Redresser sans détruire : quand la chirurgie remplace le massacre

Il est des moments où tout se joue dans un bureau anonyme. François Bayrou vient de présenter son plan de redressement : 43,8 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit sous les 3%. Mais derrière ces chiffres se cache un choix politique brutal : qui va payer la facture ?

Cette histoire a déjà été écrite et frappe toujours les mêmes. Les retraités ou salariés modestes, les chômeurs, les collectivités locales. Une mécanique rodée qui fait porter l’effort sur ceux qui ont déjà le moins.

Faut-il accepter cette fatalité ? NON bien sûr.

J’ai disséqué chaque ligne de ce budget attentivement. Ma réponse tient en 48,4 milliards d’euros d’économies. Un plan alternatif qui dépasse l’ambition gouvernementale tout en protégeant les plus fragiles.

Ce qui va suivre n’est pas un exercice théorique. C’est une démonstration que l’imagination politique peut encore triompher de la résignation comptable. Là où se joue, en définitive, l’avenir de la République.

Je vous propose de commencer l’exercice par l’examen d’une mesure phare, celle de la suppression de 2 jours fériés.

Budget 2026 – Suppression de 2 jours fériés

Suppression de 2 jours fériés (gain annoncé : 4,2 Md€)

Analyse « il affirme ceci / on peut lui rétorquer ».

Arguments pour et contre la suppression de deux jours fériés (Lundi de Pâques et 8 mai)
Mesure Il affirme ceci (gouvernement) On peut lui rétorquer (critiques)
Lundi de Pâques
+ 8 mai
« Tout le pays doit travailler plus. » Deux jours travaillés en plus sans gain net pour les salariés = baisse de repos et de revenu réel (temps non compensé).
Effort symbolique et partagé. L’effort concerne surtout les salariés ; peu ou pas d’impact pour retraités, indépendants, professions libérales, etc.
Le Lundi de Pâques « n’a pas de signification religieuse » ; le 8 mai rend le mois « gruyère ». Faux pour Pâques : c’est le lendemain de la Résurrection. Le 8 mai commémore la victoire sur le nazisme – signal mémoriel et diplomatique sensible.
Rattrapage européen : France « 11 jours » vs « 8 de moyenne UE ». La comparaison brute des fériés est trompeuse (fortes variations nationales). Impact sectoriel : tourisme/HCR potentiellement perdants.
« +2 jours d’activité = plusieurs milliards » (productivité). Effet net incertain : tous les secteurs ne convertissent pas un jour férié en production utile (demande, logistique, absentéisme, coûts salariaux).
Modernisation des usages. Perception de corvée imposée → risque de mobilisation large, coût politique élevé vs gain budgétaire annoncé.

Impact redistributif

  • Effort concentré sur les salariés (jours en moins).
  • Risque d’effet régressif sur classes moyennes salariées vs cadres dirigeants/professions libérales.

Précédents & signaux

  • France 2005 (journée de solidarité) : contestations durables.
  • Cas étrangers : effets politiques et sociaux variables selon compensation et concertation.

Efficacité comparée (pistes)

  • Alternative recettes : élargissement assiette/CSG, taxe sur transactions financières (à chiffrer), niches ciblées.
  • Évaluer coût-opportunité vs options au rendement certain.

Notes & vérifications

  • Gain 4,2 Md€ : méthode de calcul à préciser.
  • Opposition opinion (85 %) : préciser institut et date.
  • Effets HCR / tourisme : préciser source.

L’arithmétique de la colère

Soixante-dix milliards d’euros. C’est ce que la France consacrera certainement en 2026 au seul paiement des intérêts de sa dette. Plus que l’Éducation nationale. Plus que la Défense. Une hémorragie silencieuse qui dévore notre capacité d’agir, année après année, sans que nous en mesurions l’ampleur.

Le piège se referme : quand l’État emprunte pour combler ses déficits, il ne fait que repousser l’échéance sur les générations futures. Pire encore, lorsque les taux d’intérêt dépassent la croissance économique, la dette devient cannibale. Elle se nourrit d’elle-même. L’effet « boule de neige » redouté par tous les économistes.

Face à cette réalité brutale, le gouvernement a choisi un chemin classique : 46,6 milliards d’euros de coupes. Un rabot qui s’abat sur les prestations sociales, les salaires publics et même les jours fériés. Une logique comptable qui fait porter l’effort sur ceux qui ont déjà le moins.

Cette fatalité, je la refuse.

Le scalpel contre la hache

Après avoir disséqué chaque mesure gouvernementale, j’ai voulu explorer une alternative. Une voie qui marie rigueur budgétaire et justice sociale. J’arrive à dégager 48,4 milliards d’euros d’économies – plus ambitieux que celui de l’exécutif, mais radicalement différent dans sa philosophie.

Là où Bayrou applique le rabot, je propose la chirurgie. Là où il punit les plus fragiles, je cible les inefficacités. Là où il affaiblit l’État, je le modernise.

Ce que je défends absolument

Je refuse de sacrifier l’école, la recherche ou la culture au nom de l’orthodoxie budgétaire. Ces secteurs peuvent être améliorés, réorganisés, modernisés – mais ils demeurent les piliers de notre souveraineté à vingt ans. Quand nos concurrents investissent massivement dans l’éducation et l’innovation, la France ne peut se permettre de désarmer intellectuellement.

1. Démanteler les rentes contre la République
11,2 milliards € d’économie

La mesure : Réduction de 10% de l’enveloppe des aides publiques non évaluées, identifiées par France Stratégie à hauteur de 112 milliards d’euros.

La France a créé au fil des décennies un système d’aides aux entreprises devenu incontrôlable. Plus de 2,200 dispositifs différents. Une jungle administrative où prospèrent les intermédiaires plus que l’économie réelle. Des cabinets de conseil se sont spécialisés dans la « chasse aux primes », prélevant jusqu’à 30% du crédit d’impôt recherche qu’ils aident les PME à obtenir.

Mon principe est limpide : chaque euro d’aide publique doit respecter trois critères mesurables – création d’emplois en France, investissement dans la transition écologique, partage équitable de la valeur créée. Les dispositifs qui ne répondent pas à ces exigences seront supprimés ou réformés.

2. Rééquilibrer la balance entre travail et patrimoine
+6 milliards d’euros

Dans un pays où les 1% les plus riches concentrent plus de 30% du patrimoine transmis, il est temps de rétablir l’équité. Aujourd’hui, un cadre paie proportionnellement plus d’impôts qu’un rentier. Cette injustice mine la cohésion sociale et prive l’État de recettes légitimes.

Les mesures concrètes :

  • Réforme des droits de succession au-delà de 2 millions € : +2,5 milliards
  • Contribution sur les résidences secondaires de luxe : +1,5 milliard
  • Alignement partiel de la fiscalité des dividendes sur celle du travail : +2 milliards

Je ne touche pas aux successions modestes. Mais j’exige une contribution équitable des très hauts patrimoines. Face aux critiques prévisibles sur la « fuite des capitaux », l’expérience récente de l’Espagne – qui a rétabli l’impôt sur la fortune en 2022 – et de l’Allemagne – qui maintient une fiscalité patrimoniale significative – suggère qu’une taxation bien calibrée ne provoque pas d’exode massif.

3. Le grand ménage des niches fiscales
6 milliards € d’économie

 La France compte plus de 470 niches fiscales pour un coût de 100 milliards € par an. Certaines ont du sens. D’autres sont devenues des rentes injustifiées.

Les suppressions ciblées :

  • Dispositif Pinel (+1,5 milliard) : Cette niche immobilière a largement montré ses effets pervers sur la spéculation
    Plafonnement des défiscalisations DOM-TOM (+1,5 milliard) : Ces mécanismes ont souvent dévié vers de l’optimisation fiscale pure
    Révision des niches sur les plus-values mobilières (+1,5 milliard) : Certaines exonérations profitent davantage aux hauts revenus qu’à l’économie réelle
    Plafond global abaissé à 9,000 euros (+1,5 milliard) : Mesure progressive qui toucherait les foyers les plus favorisés.

4. Taxer la pollution, pas les salaires
+2 milliards d’euros

 Si nous voulons réussir la transition écologique, nous devons envoyer les bons signaux économiques.

Les mesures concrètes :

  • Taxe sur les vols intérieurs évitables (+0,5 milliard) : Quand le train fait le trajet en moins de 2h30, pourquoi subventionner l’avion ?
    Malus renforcé sur les SUV de plus de 1 800 kg (+1 milliard) : Les véhicules les plus polluants doivent payer leur vrai coût environnemental
    Contribution climat sur les intrants industriels fortement émetteurs (+0,5 milliard) : Le principe pollueur-payeur, enfin appliqué
  • Les compensations : Chèque mobilité verte de 500 euros pour l’achat d’un véhicule d’occasion moins polluant. Extension du bonus écologique aux véhicules d’occasion de moins de 5 ans. L’écologie ne doit pas punir ceux qui subissent déjà les contraintes géographiques et financières.

5. Moderniser sans détruire notre protection sociale
9,5 milliards € d’économie

 Réforme de l’assurance chômage (-4,5 milliards) : Alignement progressif sur les standards européens, avec maintien d’un haut niveau de protection mais incitation renforcée au retour à l’emploi.

Gel ciblé des pensions (-3 milliards) : Cette mesure touche uniquement les pensions supérieures au revenu médian français (22 800 euros par an). Elle nécessite un débat franc sur sa faisabilité politique et ses effets économiques.

Franchise universelle sur les arrêts maladie (-2 milliards) : Carence uniforme de 2 jours pour tous, avec mise en œuvre progressive et compensations spécifiques pour les métiers pénibles. L’objectif : créer une règle commune, équitable et lisible.

6. Réviser les prestations les plus généreuses 2 milliards € d’économie

  • Gel des allocations familiales pour les 20% de ménages les plus aisés (+1 milliard) : L’universalité peut être maintenue, mais sans revalorisation automatique pour les plus hauts revenus.
  • Révision des plafonds APL dans les zones tendues (+1 milliard)  : Dans les grandes métropoles, les propriétaires captent une partie des APL en ajustant leurs loyers à la hausse. Je propose d’expérimenter dans 5 métropoles un dispositif d’encadrement : plafonnement des APL couplé à un encadrement renforcé des loyers, avec fléchage des économies vers la construction de logement social. L’objectif n’est pas de réduire l’aide aux locataires, mais de casser la spirale inflationniste qui profite aux propriétaires.

7. Sauver l’investissement public 

-6,5 milliards d’euros

  • Revue des dépenses ministérielles (-4 milliards) : Suppression des doublons, fin des externalisations coûteuses, recentrage sur les missions régaliennes.
  • Pour l’éducation, la recherche, la justice et la culture, l’approche diffère : pas de coupes budgétaires, mais des réformes de fonctionnement et d’organisation pour améliorer leur efficacité sans réduire leurs moyens.

  • Pacte avec les collectivités (-2,5 milliards) : Gel des dotations en échange d’un engagement des élus locaux à maîtriser leurs dépenses de fonctionnement. Cette mesure doit être négociée, car les collectivités portent 70% de l’investissement public – routes, écoles, équipements sportifs. Je préserve donc l’investissement local, moteur de l’activité économique et de l’emploi dans les territoires, tout en exigeant des efforts sur les frais de structure et de fonctionnement.

8. Investir dans la compétitivité réelle :
-4 milliards €

  • Réduction ciblée des impôts de production : Baisse de la CVAE (Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises) pour les PME industrielles et les entreprises qui relocalisent en France. Cette taxe, payée dès le premier euro de chiffre d’affaires, pèse sur l’outil productif avant même que l’entreprise ne dégage des bénéfices. C’est un pari sur l’avenir : moins de charges sur l’outil productif, plus d’emplois industriels sur notre territoire.

Ce que nos voisins nous enseignent

  • Avant de crier à l’originalité, regardons ce qui fonctionne ailleurs.
  • L’Allemagne a ramené son déficit de 4,2% à 0,8% du PIB entre 2010 et 2019, certes grâce à une réforme de ses dépenses sociales et une fiscalité environnementale, mais aussi portée par une croissance favorable et des taux d’intérêt historiquement bas.
  • L’Espagne a réduit sa dette de 15 points de PIB en cinq ans en conditionnant ses aides aux entreprises, dans un contexte de reprise économique post-crise.
  • La Suède taxe depuis 1991 les émissions carbone tout en baissant l’imposition sur le travail – un succès qui s’explique aussi par sa structure économique particulière.

Ces exemples montrent qu’une voie existe entre l’austérité brutale et le laxisme fiscal, même si les facteurs de réussite sont toujours multiples. Ce que l’Europe nous demande via le pacte de stabilité – ramener notre déficit sous les 3% d’ici 2029 – n’est pas une punition mais une discipline collective.

Le bilan : un effort juste et efficace

  • Au final, j’obtiens 48,4 milliards € d’économies, soit 1,8 milliard de plus que le projet gouvernemental. Mais la répartition de l’effort change tout :
    35,2 milliards de réduction de dépenses
    17,2 milliards de recettes supplémentaires
    4 milliards réinvestis dans la compétitivité
  • Pourquoi ce plan peut marcher si l’on anticipe les résistances politiques. Il faut être honnête sur les obstacles. Supprimer Pinel mobilisera le lobby immobilier. Réformer les niches DOM-TOM suscitera l’opposition des élus ultramarins. Toucher aux pensions supérieures créera des tensions avec les syndicats de retraités. Ces mesures ne se voteront qu’avec un rapport de force politique favorable et une pédagogie intensive.
  • Parce qu’il protège ceux qui en ont besoin : les retraités modestes, les familles populaires.
  • Parce qu’il investit dans l’avenir : la transition écologique, la compétitivité industrielle, l’innovation.
  • Une conviction citoyenne : 
    Redresser les comptes publics n’est pas un exercice comptable. C’est un choix politique. Celui de définir quelle société nous voulons léguer à nos enfants.

  • Je refuse le fatalisme de la dette qui explose et l’injustice de l’austérité qui frappe toujours les mêmes. Il me semble qu’il existe une troisième voie : la responsabilité sans régression, qui réforme sans punir, qui économise sans détruire.

  • Il ne s’agit pas de faire mieux que le gouvernement. Il s’agit de faire ce que l’Histoire exige : redresser la France sans l’abîmer.
Mon positionnement face au plan Bayrou : une analyse mesure par mesure

Mon positionnement face au plan bayrou : une analyse mesure par mesure

Une réflexion mûrie au fil des semaines

J’ai pris le temps, ces dernières semaines, d’examiner chaque proposition du gouvernement, de lire l’avis d’experts, de me questionner sur les enjeux et les conséquences de chaque mesure. Je concède que, au fil de cette réflexion, certaines de mes positions ont évolué, notamment sur la réforme de l’assurance chômage, où l’analyse des données et des comparaisons internationales m’a conduit à une appréciation plus nuancée.

Cette démarche n’est pas celle du commentaire à chaud, mais celle de l’analyse posée. Parce que l’avenir budgétaire de la France mérite mieux que des positions de principe, j’ai voulu confronter mes convictions à la réalité des chiffres et à la complexité des arbitrages.

🛡️ PRESTATIONS SOCIALES (-10,2 Md€)

Mesures Bayrou Ma position Justification
Gel des pensions de retraite
(-3,7 Md€)
⚡ J’AMENDE Je maintiens le gel mais uniquement pour les pensions supérieures à 22,800 euros par an, soit le revenu médian français. Cette approche préserve les retraités modestes tout en demandant un effort équitable aux plus aisés. La justice intergénérationnelle ne peut se construire sur le dos des petites pensions.
Gel des autres prestations
(-2,3 Md€)
❌ JE SUPPRIME Cette mesure régressive frappe de plein fouet les plus fragiles et freine mécaniquement la consommation de base. Les allocations familiales et les APL ne peuvent devenir les variables d’ajustement d’une politique budgétaire mal calibrée.
Réforme assurance chômage
(-2,0 Md€)
✅ JE MAINTIENS J’accepte l’objectif gouvernemental de 2 à 2,5 milliards d’euros d’économies, mais avec une vigilance particulière sur les publics fragiles : seniors en fin de carrière, travailleurs précaires, personnes en reconversion professionnelle. L’alignement sur les standards OCDE doit se faire progressivement, sans casser les parcours d’insertion.
Durcissement éligibilité chômage
(-1,0 Md€)
✅ JE MAINTIENS La conditionnalité renforcée se justifie pour inciter au retour à l’emploi. Cette mesure s’inscrit dans la cohérence des réformes européennes et reste acceptable si elle s’accompagne d’un renforcement de l’accompagnement personnalisé.
Gel du barème de l’impôt
(-1,0 Md€)
⚡ J’AMENDE J’applique cette mesure uniquement aux tranches supérieures de l’impôt sur le revenu. Les classes moyennes et populaires doivent continuer à bénéficier de l’indexation sur l’inflation pour préserver leur pouvoir d’achat réel.
Gel de l’ASPA (minimum vieillesse)
(-0,2 Md€)
❌ JE SUPPRIME Il est moralement inacceptable de toucher au minimum vieillesse. Les plus pauvres parmi nos aînés ne peuvent porter l’effort de redressement budgétaire. Cette ligne rouge ne se franchit pas.

🏛️ ÉTAT (-5,8 Md€)

Mesures Bayrou Ma position Justification
Gel des dépenses ministères
(-4,0 Md€)
⚡ J’AMENDE Je privilégie une revue qualitative plutôt qu’un gel aveugle. Pour l’éducation, la recherche et la culture, j’exclus les coupes budgétaires mais j’accepte des réformes d’organisation et de fonctionnement pour améliorer leur efficacité. En revanche, je supprime systématiquement les doublons administratifs et je mets fin aux externalisations coûteuses qui enrichissent les cabinets de conseil.
Cohésion des territoires
(-0,9 Md€)
❌ JE SUPPRIME Les territoires fragiles ont besoin d’une solidarité nationale renforcée, pas de coupes budgétaires supplémentaires. Cette mesure aggraverait les fractures territoriales que nous devons au contraire résorber.
Aide Publique au Développement
(-0,6 Md€)
❌ JE SUPPRIME L’APD constitue un engagement international et un levier essentiel de notre soft power. Réduire cette enveloppe nuirait directement à notre influence géopolitique dans un monde où la compétition entre puissances s’intensifie. D’autant que la France, avec 0,48% de son RNB consacré à l’APD en 2024, reste très loin de l’objectif international de 0,70% fixé par l’ONU depuis 1970.
Mission « Économie »
(-0,3 Md€)
✅ JE MAINTIENS Cette rationalisation administrative se justifie dans ce secteur. Les gains d’efficacité sont possibles sans nuire aux missions essentielles.

🏘️ COLLECTIVITÉS (-5,3 Md€)

Mesures Bayrou Ma position Justification
« Règle d’or » collectivités
(-5,3 Md€)
⚡ J’AMENDE Je propose un pacte négocié à hauteur de 2,5 milliards d’euros plutôt qu’une imposition unilatérale. Les collectivités portent 70% de l’investissement public français : routes, écoles, équipements sportifs. Il faut préserver leur capacité d’action tout en obtenant des efforts sur les frais de structure.

⚕️ SANTÉ (-5,0 Md€)

Mesures Bayrou Ma position Justification
Doublement franchises médicales
(-1,5 Md€)
✅ JE MAINTIENS Cette harmonisation entre secteur public et privé demeure raisonnable et s’inscrit dans les standards européens. La mesure reste socialement acceptable.
Gains d’efficacité hospitaliers
(-1,3 Md€)
⚡ J’AMENDE Cette mesure reproduit l’approche comptable que nous appliquons à l’hôpital public depuis plusieurs décennies, toujours avec les mêmes résultats : dégradation des conditions de travail, épuisement des soignants, allongement des délais d’attente. J’accepte le principe d’une meilleure gestion des ressources, mais elle doit porter sur les vrais dysfonctionnements : suradministration hospitalière, doublons organisationnels, gaspillages dans les achats. L’efficacité ne peut se résumer à « faire mieux avec moins » quand les équipes sont déjà à bout de souffle.
Révision conditions sortie ALD
(-1,2 Md€)
✅ JE MAINTIENS La fin du remboursement intégral des médicaments sans lien avec l’affection longue durée constitue une mesure de bon sens, confirmée par les pratiques observées dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou la Suède. Cette approche permet de lutter contre les prescriptions de confort sans nuire aux soins essentiels directement liés à la pathologie chronique.
Lutte arrêts maladie « abusifs »
(-1,0 Md€)
⚡ J’AMENDE Une franchise universelle de 2 jours s’avère plus équitable que le ciblage des supposés « abus ». Cette harmonisation public-privé doit s’accompagner de compensations spécifiques pour les métiers physiquement pénibles.

🏢 AUTRES POSTES (-3,7 Md€)

Mesures Bayrou Ma position Justification
Négociation contribution UE
(-1,6 Md€)
✅ JE MAINTIENS Cette diplomatie budgétaire européenne se justifie pleinement pour réduire notre contribution excessive. La France paie trop par rapport à son poids économique relatif dans l’Union.
Fonction Publique
(-1,1 Md€)
⚡ J’AMENDE Je privilégie une Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences plutôt qu’une règle automatique du tiers non remplacé. La Cour des comptes préconise elle-même une approche ciblée, notant que la fonction publique territoriale devrait réduire ses effectifs de 100,000 agents d’ici 2030 par non-remplacement partiel des départs en retraite. Le précédent de la RGPP sous Sarkozy (2007-2012) rappelle les limites de cette méthode : malgré 150,000 suppressions de postes dans la fonction publique d’État, le nombre total de fonctionnaires avait augmenté de 300,000 sur la période, et les économies réalisées furent bien inférieures aux attentes (100 millions au lieu des 400 millions espérés en 2009). Il faut anticiper les besoins, redéployer les effectifs et former les agents aux nouvelles missions plutôt qu’appliquer une règle aveugle.
Simplification des normes
(-1,0 Md€)
✅ JE MAINTIENS Ce chantier demeure nécessaire pour réduire la complexité administrative et les coûts de conformité qui pèsent sur les entreprises et les collectivités.

💰 RECETTES SUPPLÉMENTAIRES (+12,4 Md€)

Mesures Bayrou Ma position Justification
Suppression niches fiscales
(+3,4 Md€)
⚡ J’AMPLIFIE J’élargis cette mesure à 5-6 milliards d’euros en incluant Pinel, les dispositifs DOM-TOM détournés et les niches sur les plus-values mobilières. Sur une enveloppe globale de 100 milliards d’euros de niches fiscales, chaque dispositif doit faire l’objet d’une évaluation systématique de son efficacité économique réelle. Le rendement final dépendra des stratégies d’optimisation fiscale développées en réponse.
Suppression 2 jours fériés
(+3,0 Md€)
❌ JE SUPPRIME Cette mesure impose de travailler plus pour ne pas gagner plus. Le coût social et symbolique s’avère disproportionné : demander aux Français de renoncer à des jours de repos collectifs sans contrepartie salariale constitue une atteinte au contrat social. Cette logique soulèverait des résistances majeures sans apporter de solution structurelle aux déficits publics.
Lutte contre la fraude
(+2,3 Md€)
✅ JE MAINTIENS La justice fiscale élémentaire impose de récupérer ce qui est légitimement dû avant de demander des efforts supplémentaires aux citoyens honnêtes. La priorité doit aller à la fraude fiscale la plus importante, celle qui représente les montants les plus significatifs et mine le plus la confiance dans le système fiscal. Le rendement réel dépendra des moyens de contrôle alloués et du taux de recouvrement effectif des sommes identifiées.
Contribution « plus fortunés »
(+2,0 Md€)
⚡ J’AMPLIFIE J’amplifie cette mesure à 6 milliards d’euros via une réforme patrimoniale complète : droits de succession renforcés, taxation des résidences secondaires de luxe, alignement fiscal des revenus financiers non réinvestis dans l’économie réelle.
Fiscalité des retraités
(+1,0 Md€)
✅ JE MAINTIENS La réforme de l’abattement de 10% s’avère plus équitable. Les grosses pensions perdront un avantage injustifié tandis que les retraités modestes seront mieux traités. Cette progressivité respecte l’équité intergénérationnelle.
Taxe « petits colis » e-commerce
(+0,5 Md€)
✅ JE MAINTIENS Cette protection du commerce local contre la concurrence déloyale envoie un signal cohérent avec nos objectifs de transition écologique et de préservation du lien social dans les territoires.
Autres recettes diverses
(+0,2 Md€)
✅ JE MAINTIENS Ces mesures techniques diverses ne soulèvent pas d’objection particulière.

🏭 MES NOUVELLES PROPOSITIONS

Nouvelles propositions Montant Justification complète
Réduction de 10% des aides entreprises non évaluées +8 à 11 Md€ Plutôt que de punir les citoyens, je cible l’inefficacité documentée par France Stratégie. Chaque aide publique sera conditionnée à trois critères mesurables : création d’emplois en France, investissement dans la transition écologique, partage équitable de la valeur créée avec les salariés. Le rendement effectif dépendra de la capacité administrative à évaluer et supprimer réellement les dispositifs inefficaces.
Baisse CVAE pour les PME industrielles -4,0 Md€ Cet investissement dans la compétitivité réelle vise à réduire les charges sur l’outil productif pour favoriser l’emploi industriel. La Cotisation sur la Valeur Ajoutée pèse dès le premier euro de chiffre d’affaires, avant même que l’entreprise ne dégage des bénéfices.
Fiscalité environnementale renforcée +2,0 Md€ Je taxe la pollution plutôt que les salaires : vols courts évitables, SUV polluants, intrants industriels fortement émetteurs. Cette approche s’accompagne de compensations spécifiques pour les ménages modestes afin d’éviter toute injustice sociale.

📊 BILAN COMPARATIF FINAL

Critère Plan Bayrou Ma proposition
Effort budgétaire total 43,8 Md€ 45-50 Md€
Logique dominante Comptable avec discipline nécessaire Économique et progressive
Philosophie générale Ajustement sur les ménages mais cadre européen respecté Réforme structurelle en profondeur
Discipline budgétaire Engagement crédible vers les 3% de déficit Même objectif avec méthodes différentes
Protection des plus fragiles Insuffisante Renforcée et ciblée
Vision à long terme Conformité aux règles européennes Investissement dans l’avenir et compétitivité

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