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ToggleL’histoire officielle nous l’a appris : la France et les États-Unis sont des alliés naturels, unis par la Révolution et la liberté. Mais entre 1796 et 1800, cette belle histoire a failli sombrer dans les eaux troubles de l’Atlantique. Bienvenue dans la « quasi-guerre », ce conflit sans déclaration, mais avec de vrais canons.
Le 18 octobre 1797, au large de la Guadeloupe, la frégate française Insurgente ouvre le feu sur le navire marchand américain United States. Quelques coups de canon, des voiles déchirées, une cargaison confisquée. Rien d’extraordinaire pour l’époque — depuis octobre 1796, les corsaires français ont déjà capturé des centaines de navires marchands américains.
Mais l’ampleur de cette guerre commerciale défie l’imagination : en moins d’un an, 6% de la flotte marchande américaine disparaît dans les cales françaises, représentant des pertes de 12 à 15 millions de dollars. Au total, environ 1,500 navires battant pavillon étoilé tomberont entre les mains françaises entre 1796 et 1800.
Cette escalade révèle une vérité dérangeante : vingt ans après avoir combattu ensemble contre l’Angleterre, Français et Américains se livrent une guerre économique impitoyable.
Comment en est-on arrivé là ?
L'héritage empoisonné de 1778
L’alliance qui s’effrite
Tout commence par une alliance. En 1778, Benjamin Franklin serre la main de Louis XVI : la France s’engage à soutenir l’indépendance américaine contre l’ennemi héréditaire britannique. Un pacte qui tient ses promesses : Yorktown, la victoire, l’indépendance. Mais les traités, comme les serments d’amour, résistent mal aux changements de régime.
Il y a aussi cette question d’argent qui empoisonne tout : les États-Unis suspendent le remboursement de leur dette de guerre contractée auprès de la France, arguant que les accords liaient la couronne disparue et non la République. Une broutille ? Pas quand l’État français vit en faillite quasi-permanente et que chaque écu compte pour financer les guerres révolutionnaires.
Le paradoxe tient en quelques chiffres éloquents : 0,26 % du PIB français contre 6 à 9 % du PIB américain pour une même dette. Cette différence d’échelle transforme une obligation modérée en fardeau écrasant, expliquant pourquoi Washington préfère l’oubli à l’honneur.
Le facteur esclavagiste
Mais un autre facteur, plus insidieux, mine les relations : l’abolition de l’esclavage par la France en 1794. Cette mesure révolutionnaire inquiète profondément les élites sudistes américaines, qui y voient une menace pour leur système économique. Comment rester alliés d’une République qui remet en cause leurs fondements ?
La logique révolutionnaire française
Du côté français, la perspective diffère radicalement. Pour le Directoire, la République française combat pour sa survie contre une coalition monarchique européenne. Dans cette guerre totale, la neutralité américaine apparaît comme une trahison idéologique : comment l’enfant de la liberté peut-il rester neutre quand sa mère se bat contre la tyrannie ?
Comme l’écrit le consul français Gaspard Ducher aux États-Unis : « Êtes-vous une nation ou une colonie ? » — interrogation qui résume l’amertume française face aux « très humbles valets de Sa Majesté britannique ».
Quand la Révolution française éclate en 1789, les Américains applaudissent d’abord. Lafayette leur envoie la clé de la Bastille — elle trône encore aujourd’hui à Mount Vernon. Mais quand la monarchie tombe et que les têtes roulent, l’enthousiasme se refroidit. Washington préfère la prudence à l’idéologie. En 1793, il proclame la neutralité américaine dans le conflit qui oppose la France révolutionnaire à l’Europe monarchique.
Pour les Français, c’est une trahison. L’alliance de 1778 ne prévoyait-elle pas une assistance mutuelle ?
Le traité qui mit le feu aux poudres
John Jay, envoyé spécial américain, négocie en secret avec Londres. En novembre 1794, le traité qui porte son nom règle les différends commerciaux entre États-Unis et Grande-Bretagne. Washington le ratifie en juin 1795, malgré une opposition féroce. Ce rapprochement autorise même les Britanniques à confisquer les marchandises françaises trouvées sur des navires américains — une disposition qui fait bondir Paris.
« Ils nous abandonnent pour l’or britannique ! » tempête le Directoire français. Pour la France, engagée dans les guerres révolutionnaires contre une coalition européenne menée par Londres, cette alliance de fait avec l’ennemi est intolérable. Paris y voit une violation pure et simple des traités de 1778 et une menace directe pour son approvisionnement vital en denrées alimentaires américaines.
La riposte ne se fait pas attendre : corsaires français et bâtiments de guerre reçoivent l’ordre de traiter les navires américains comme des ennemis potentiels. En juillet 1796, le Directoire décide que « toute marchandise ennemie devenait saisissable sous pavillon américain » — application du principe britannique à rebours.
Les captures s’intensifient dramatiquement. L’économie maritime américaine vacille sous les coups de boutoir : équipages emprisonnés, cargaisons vendues aux enchères dans les ports des Antilles. Les primes d’assurance explosent, rendant le commerce transatlantique prohibitif pour les armateurs les moins fortunés.
L'affaire XYZ : quand la diplomatie vire au chantage
La mission diplomatique d’Adams
John Adams, qui succède à Washington en mars 1797, tente la voie diplomatique. Il envoie une mission de trois hommes à Paris : Charles Cotesworth Pinckney, John Marshall et Elbridge Gerry. Leur objectif : négocier un arrangement et éviter l’escalade.
L’humiliation française et l’embrasement médiatique
Mais Talleyrand, maître de l’intrigue et ministre des Relations extérieures depuis juillet 1797, leur impose un préalable humiliant. Trois agents français — que les Américains baptiseront X, Y et Z pour préserver l’anonymité — exigent 250,000 $ de pot-de-vin personnel pour le ministre, plus un prêt colossal de 12 millions $ pour la République française. Le tout accompagné d’excuses publiques pour les « discours offensants » du président Adams.
« Non, non, pas un sixpence ! » riposte Pinckney selon certaines sources, transformé par la propagande américaine en « Des millions pour la défense, pas un cent pour le tribut ! » La presse fédéraliste s’empare du scandale avec une violence inouïe. La Gazette of the United States titre : « La France cupide et corrompue » tandis que les journaux républicains-démocrates tentent vainement de minimiser l’affaire.
Adams publie les dépêches diplomatiques en avril 1798 dans un rapport au Congrès qui fait sensation. Comme le note l’un des négociateurs dans ses mémoires, les révélations provoquent « une véritable fièvre nationaliste » qui gagne tout le pays. L’affaire XYZ devient un scandale national qui pousse les deux pays au bord de la guerre ouverte.
Une guerre fantôme aux conséquences bien réelles
Mais les États-Unis de 1798 ne sont pas ceux de 1941. Pas de déclaration de guerre, pas de mobilisation générale. Adams agit par étapes : armée portée à 10,000 hommes, création du département de la Marine le 30 avril avec Benjamin Stoddert à sa tête, autorisation de capturer les navires français dès juillet.
On en arrive à la « quasi-guerre » : un conflit qui n’ose dire son nom mais mobilise des moyens considérables. Pour la première fois depuis l’indépendance, les États-Unis se dotent d’une marine de guerre permanente.
Les six frégates autorisées en 1794 prennent enfin la mer — l’USS Constitution « Old Ironsides » ouvre la marche. Vingt-cinq navires de guerre au total sont mobilisés, complétés par des « navires de souscription » financés par les villes côtières. Stoddert tranche d’emblée pour une stratégie révolutionnaire : concentrer la flotte aux Antilles plutôt que la disperser. Fini l’éparpillement stérile, place à la masse critique là où elle peut frapper. Sa cible prioritaire est la Guadeloupe. Cette île française n’est pas qu’un point sur la carte mais le véritable nid des corsaires, la base d’où partent tous les raids contre le commerce américain. Frapper là, c’est couper le mal à la racine.
Il y ajoute une coopération informelle avec la Royal Navy qui ne dit jamais son nom. Officiellement, rien. Officieusement, des renseignements partagés, des patrouilles coordonnées, une complémentarité tactique. La leçon est claire pour Britanniques et Américains : on peut haïr la France ensemble sans pour autant s’aimer.
Guerre singulière : pour une « quasi-guerre », les vrais combats brillent par leur rareté. Une demi-douzaine d’affrontements entre frégates, guère plus. L’USS Constellation de Truxtun incarne à elle seule cette renaissance : capture de l’Insurgente le 9 février 1799 — victoire célébrée dans tout le pays — puis duel titanesque contre La Vengeance.
L’asymétrie saute aux yeux : moins d’une centaine de prises françaises face aux 1,500 navires américains saisis. Coût humain dérisoire pour un conflit international : 160 morts américains, 368 français.
Mais les ramifications dépassent les mers. Les États-Unis soutiennent Toussaint Louverture en Haïti, ébranlant l’empire français. Sur le front intérieur, la peur de l’ennemi justifie tout : les Alien and Sedition Acts musèlent l’opposition — erreur fatale qui brisera Adams en 1800.
Bonaparte, l'homme providentiel
Adams et la voie de la paix
Malgré la pression de son propre parti fédéraliste en faveur d’une guerre totale, Adams reste déterminé à trouver une solution pacifique. Il considère qu’une guerre à grande échelle contre la France pourrait être désastreuse pour la jeune république. Mais surtout, en France, un certain Bonaparte prend le pouvoir par un coup d’État le 18 brumaire (9 novembre 1799).
Le pragmatisme de Napoléon
Le Premier Consul a d’autres chats à fouetter que cette querelle transatlantique. Il rêve d’Empire européen, pas de guerre commerciale avec une ancienne colonie britannique. Avec ses ambitions de conquête continentale, Napoléon voit peu d’intérêt à poursuivre un conflit naval coûteux et lointain contre les États-Unis. Il préfère rétablir la neutralité américaine pour mieux se concentrer sur la lutte contre la Grande-Bretagne.
Les négociations Bonaparte
Déterminé à parvenir à une réconciliation, Bonaparte désigne son frère aîné Joseph pour conduire la délégation française. Les négociations débutent le 2 avril 1800 au domicile parisien de Joseph Bonaparte. On s’entend rapidement sur les points mineurs, mais l’essentiel résiste : les Français veulent rétablir les traités de 1778, les Américains les considèrent comme caducs.
Finalement, au milieu du mois de septembre, les Américains proposent de conclure un traité comprenant les points d’accord et de renvoyer à l’avenir le règlement des questions litigieuses. Le 30 septembre 1800, la Convention de Mortefontaine — également appelée traité de 1800 — met fin au conflit. Les États-Unis acceptent de renoncer aux compensations pour les navires capturés ; la France abandonne l’alliance de 1778 devenue caduque.
Une semaine plus tard, Joseph Bonaparte organise une grande fête pour célébrer l’amitié franco-américaine restaurée. Chacun sauve la face. L’Amérique retrouve sa liberté de manœuvre diplomatique. La France peut se consacrer à l’Europe.
L’ironie de l’histoire ne tarde pas à se manifester : l’année suivante, Napoléon vend la Louisiane aux Américains pour 15 millions de dollars — soit l’équivalent des pertes commerciales de la quasi-guerre. Ce territoire immense, plus grand que l’ensemble des États-Unis d’alors, transforme radicalement la géopolitique nord-américaine. La quasi-guerre, en rompant l’alliance de 1778, avait paradoxalement libéré les deux pays pour cette transaction historique qui double la superficie américaine et finance les campagnes napoléoniennes.
Plus largement, cette « guerre fantôme » forge les bases de la politique étrangère américaine : neutralité armée, indépendance diplomatique, projection navale pour défendre les intérêts commerciaux. Les héros de cette guerre — Truxtun, Decatur, Bainbridge — dirigeront bientôt les campagnes contre les Barbaresques (1801-1805) et la guerre de 1812 contre la Grande-Bretagne. L’US Navy née de la quasi-guerre devient l’instrument de l’expansion continentale américaine.
Cette guerre oubliée nous rappelle une vérité simple : en diplomatie comme en amour, les plus belles histoires peuvent mal finir quand les partenaires cessent de se parler. Dans l’histoire des relations transatlantiques, la quasi-guerre demeure le premier épisode d’une longue série de malentendus et de rapprochements — annonçant déjà le balancement séculaire de l’Atlantique.
Chronologie
De l’Alliance Stratégique à la Transaction Pragmatique (1778-1803)
- L’érosion du lien « fraternel » : L’alliance militaire de 1778 s’effondre face aux impératifs économiques américains.
- L’affirmation de la puissance navale : La « Quasi-guerre » marque la première projection de force des USA.
- Le basculement vers le pragmatisme : Avec Bonaparte, les contentieux idéologiques laissent place à une liquidation des actifs (Louisiane).
1778 Février 6 → Diplomatie et Stratégie
Signature des traités d’alliance et de commerce à Paris. Cet acte fondateur internationalise la guerre d’indépendance américaine. La France apporte une légitimité diplomatique, des fonds et une marine indispensable, espérant en retour affaiblir durablement l’hégémonie britannique.
1793 Avril 22 → Géopolitique
Proclamation de neutralité par George Washington. Face à une Europe embrasée par les guerres révolutionnaires, les États-Unis privilégient la survie économique et le commerce maritime sur les obligations du traité de 1778, créant la première fracture de confiance avec la République française.
1794 Novembre 19 → Commerce International
Signature du traité de Jay (Londres). Washington sécurise les échanges avec le premier partenaire commercial des USA (la Grande-Bretagne). Paris interprète ce rapprochement comme une violation de l’esprit de l’alliance et une alignement tacite avec l’ennemi britannique.
1796 Juillet → Guerre Économique
Décret du Directoire sur la saisie des navires. En représailles au traité de Jay, la France autorise ses corsaires à arraisonner les bâtiments neutres transportant des marchandises britanniques. C’est le début de la prédation maritime dans les Antilles, perturbant gravement le trafic marchand américain.
1797 Mars 4 → Politique Intérieure
Investiture de John Adams (Fédéraliste). Succédant à Washington, Adams doit gérer une crise diplomatique majeure tout en étant politiquement opposé aux Républicains de Jefferson, francophiles. Sa stratégie repose sur le renforcement de la défense navale tout en maintenant un canal diplomatique.
1797 Octobre → Corruption et Diplomatie
Déclenchement de l’affaire XYZ. La mission diplomatique américaine envoyée à Paris pour apaiser les tensions se heurte aux émissaires de Talleyrand (X, Y et Z) qui exigent des pots-de-vin et un prêt substantiel comme précondition aux négociations. Le refus américain est catégorique.
1798 Avril → Opinion Publique
Révélation des dépêches XYZ au Congrès. La publication des demandes françaises par Adams galvanise l’opinion publique américaine contre la France. Le slogan « Des millions pour la défense, pas un centime pour le tribut » justifie la préparation à la guerre et l’expansion de l’US Navy.
1798 Juillet 7 → Conflit Naval
Abrogation des traités de 1778 et autorisation de capture. Le Congrès officialise la « Quasi-guerre » (Quasi-War). Sans déclaration de guerre formelle, l’US Navy reçoit l’ordre de protéger le commerce et de chasser les corsaires français, marquant l’entrée des USA dans une guerre navale limitée mais intense.
1799 Février 9 → Engagement Militaire
Combat de l’USS Constellation contre l’Insurgente. Cette victoire tactique américaine au large de l’île de Niévès démontre la supériorité technique et l’entraînement des équipages américains face à une marine française désorganisée par la Révolution. Elle valide la politique navale d’Adams.
1799 Novembre 9 → Changement de Régime
Coup d’État du 18 Brumaire. L’avènement de Napoléon Bonaparte modifie la donne stratégique. Peu soucieux des querelles idéologiques du Directoire et concentré sur la consolidation de son pouvoir en Europe, le Premier Consul décide de normaliser les relations avec les États-Unis pour éviter une dispersion des forces navales.
1800 Avril 2 → Négociations
Ouverture des pourparlers au château de Mortefontaine. Joseph Bonaparte dirige la délégation française. La stratégie française consiste à découpler la question des indemnités (pour les navires saisis) de celle de l’alliance, afin de parvenir à une paix rapide sans coût financier immédiat.
1800 Septembre 30 → Traité de Paix
Signature de la Convention de Mortefontaine. Ce traité met fin officiellement à la Quasi-guerre. Il annule l’alliance contraignante de 1778, libérant les États-Unis de leurs obligations de défense des Antilles françaises, et consacre le principe de la liberté des mers pour les neutres.
1803 Avril 30 → Expansion Territoriale
Cession de la Louisiane. Napoléon, après l’échec de l’expédition de Saint-Domingue, renonce à son projet d’empire américain. Il vend la Louisiane pour 15 millions de dollars (80 millions de francs), doublant la surface des États-Unis et finançant sa guerre imminente contre la Grande-Bretagne. C’est le triomphe du pragmatisme sur l’histoire coloniale.
Ce qu'il faut retenir
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L’alliance franco-américaine de 1778 n’a pas survécu aux révolutions : ce qui avait uni deux nations contre l’Angleterre — l’amour de la liberté — s’est dissous dans les tensions politiques, économiques et idéologiques des années 1790. La dette de guerre impayée par les États-Unis, l’abolition de l’esclavage en France, et les suspicions mutuelles ont transformé les anciens alliés en adversaires méfiants.
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Le traité de Jay fut l’étincelle : signé en 1794 entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, ce traité a été perçu par la France révolutionnaire comme une trahison. Il autorisait indirectement les Britanniques à saisir des biens français sur des navires américains, provoquant l’indignation du Directoire. Pour Paris, ce texte enterrait l’alliance de 1778.
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L’affaire XYZ a déclenché une tempête politique. La tentative américaine de renouer le dialogue avec la France tourne à la farce diplomatique lorsque des agents français exigent des pots-de-vin pour entamer les négociations. La révélation publique de cet affront a galvanisé l’opinion américaine et précipité l’entrée dans un conflit naval non déclaré.
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La quasi-guerre fut une guerre sans nom mais non sans conséquences. De 1796 à 1800, des dizaines de combats navals eurent lieudans les Caraïbes. Les pertes économiques furent colossales : environ 1,500 navires américains capturés. Ce conflit a poussé les États-Unis à créer une marine de guerre permanente, jetant les bases d’une puissance maritime future.
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Bonaparte a choisi la paix, avec habileté. À peine installé au pouvoir, le Premier Consul Napoléon Bonaparte a clos l’épisode de la quasi-guerre pour se concentrer sur l’Europe. La Convention de Mortefontaine, signée en septembre 1800, rétablit des relations apaisées, tout en mettant officiellement fin à l’alliance de 1778.
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Une rupture stratégique bénéfique à long terme. En renonçant à l’alliance franco-américaine, les deux pays ont retrouvé leur liberté diplomatique. Moins d’un an plus tard, la France vend la Louisiane aux États-Unis, un tournant majeur dans l’histoire nord-américaine. Ironiquement, cette vente correspond presque aux pertes infligées par la quasi-guerre.
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La quasi-guerre a façonné la politique étrangère américaine. Cet épisode, souvent oublié, a jeté les bases d’un comportement stratégique nouveau pour les États-Unis : neutralité armée, défense proactive du commerce, méfiance à l’égard des alliances permanentes. La marine née de cette crise deviendra l’un des piliers de l’expansion américaine au XIXe siècle.
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Pour en savoir plus
La quasi-guerre. Le conflit entre la France et les États-Unis (1796-1800) par Éric Schnakenbourg. Cet ouvrage de référence de 2023 analyse en profondeur les origines, le déroulement et les conséquences de ce conflit naval oublié. L’auteur y explore aussi les logiques diplomatiques, les tensions économiques et les perceptions croisées entre la jeune république américaine et la France révolutionnaire. À lire absolument pour toute approche sérieuse du sujet.
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