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La Présidence Trump en 2025 – Épisode 5 : Liberté et Savoir sous tutelle
Quand la démocratie s’effiloche sans bruit
Il ne suffit pas d’une révolution bruyante pour faire chanceler une démocratie. Parfois, ce sont les gestes feutrés du pouvoir, les décrets au langage anodin, les glissements sémantiques qui, à pas lents, déchirent la toile des libertés.
Depuis janvier 2025, sous la nouvelle présidence de Donald Trump, l’Amérique entame une mue profonde. Une mue qui, sous l’apparence du respect des institutions, redessine la frontière entre sécurité et liberté, entre savoir et propagande.
Barbara Walter, politologue spécialiste des conflits civils, l’écrivait avec lucidité :
« La vraie menace pour la liberté n’est pas la tyrannie qui hurle, mais celle qui murmure. »
Nous voici entrés dans l’ère des murmures.
Un nouveau paradigme sécuritaire : la vigilance métamorphosée en surveillance
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les dispositifs de surveillance se sont multipliés aux États-Unis, souvent au nom de la lutte contre le terrorisme. En 2025, cette logique sécuritaire se généralise à la sphère intérieure : militants, journalistes et simples manifestants deviennent des cibles potentielles.
Dans les grandes métropoles américaines, la reconnaissance faciale se déploie progressivement. Si certaines villes comme San Francisco résistent et interdisent son usage policier, l’extension des capacités de traçage est une réalité dans de nombreux centres urbains.
Le concept de « menace intérieure » s’élargit dangereusement. Des ONG environnementales, des mouvements civiques ou des journalistes d’investigation peuvent désormais être présentés comme des risques pour l’ordre social. Ce glissement permet à l’État fédéral d’augmenter ses capacités de surveillance sous couvert de prévention.
Bruce Ackerman, juriste à Yale, note que « les pouvoirs d’exception tendent à se normaliser. Ce qui commence comme mesure temporaire devient souvent permanent. » Sous cette administration, cette tendance s’accélère visiblement.
Le point de vue de l’administration: Pour ses défenseurs, ces mesures s’inscrivent dans la continuité des politiques de sécurité nationale post-11 septembre. Le conseiller à la sécurité nationale affirme que « dans un monde où les menaces sont de plus en plus sophistiquées et diffuses, protéger les Américains exige une vigilance adaptée ». L’administration souligne que 82% des Américains soutiennent l’utilisation de technologies avancées pour identifier les menaces terroristes potentielles.
La recherche sous tutelle : la science aux ordres
La recherche scientifique libre a longtemps été un pilier de la puissance américaine. Son autonomie garantissait l’innovation, la critique et la résilience démocratique.
Depuis janvier 2025, cette autonomie connaît des transformations significatives. Les données officielles montrent qu’environ 18% des bases de données publiques sur Data.gov ont été retirées ou substantiellement modifiées. Les financements fédéraux pour la recherche climatique ont diminué de 23% par rapport à 2024, selon les chiffres de la National Science Foundation.
Les agences fédérales comme l’EPA (protection environnementale) sont particulièrement touchées. Son budget de recherche environnementale a été réduit de 31%, tandis que les financements pour des programmes d’exploration énergétique ont augmenté de 27%.
Les universités d’élite, telles que Harvard et Columbia, ont vu par ailleurs des milliards de dollars de subventions fédérales gelés, officiellement pour lutter contre le « wokisme » et l’antisémitisme. Cette instrumentalisation des financements publics a été perçue comme une tentative de museler la liberté académique.
Les universités font face à de nouvelles exigences de « diversité de pensée », un concept qui, en pratique, permet d’exercer des pressions sur certains départements jugés trop progressistes, particulièrement en sciences sociales. Le 1er avril, 1,900 chercheurs américains ont publié une lettre ouverte dénonçant les attaques répétées de l’administration Trump contre la science et la recherche, alertant sur les conséquences à long terme pour l’innovation et la compétitivité du pays.
Le point de vue de l’administration: Selon le secrétaire à l’Énergie, « nous rééquilibrons des décennies de partialité dans la recherche ». L’administration invoque « l’efficacité fiscale » et la nécessité d’orienter la recherche vers « les priorités nationales concrètes plutôt que des agendas idéologiques ». Le directeur du Bureau de la gestion et du budget souligne que les financements totaux pour la recherche n’ont pas diminué mais ont été « réalignés vers des secteurs créateurs d’emplois ».
Culture en état de siège : musées, mémoire et falsification de l’histoire
En 2025, l’Amérique transforme la culture en champ de bataille politique. Le budget fédéral consacré aux arts et aux humanités est sabré de 28 %, asphyxiant musées, expositions itinérantes et programmes d’éducation aux droits civiques. Sous la double pression financière et idéologique, de nombreuses institutions sont contraintes de revoir leur récit historique, accusé d’être trop « partisan ». Expositions sur l’esclavage, les droits des minorités ou les crises environnementales sont révisées, censurées ou purement annulées, sous couvert d’une « neutralité patriotique » fallacieuse.
Le National Endowment for the Arts (NEA) et le National Endowment for the Humanities (NEH), autrefois piliers de la diversité culturelle américaine, voient leur influence laminée. Simultanément, dans plusieurs États conservateurs, de nouvelles lois imposent aux musées publics des normes de « représentativité équilibrée », un prétexte qui étouffe les voix progressistes et critiques. Ainsi, l’espace culturel, jadis lieu de pluralisme et de mémoire partagée, se trouve méthodiquement instrumentalisé pour imposer une lecture appauvrie et idéologiquement orientée de l’histoire américaine.
L’un des exemples les plus symboliques de cette mise au pas culturelle survient en février 2025, lorsque Donald Trump s’autoproclame président du conseil d’administration du Kennedy Center — principal centre culturel public des États-Unis (l’équivalent de notre Opéra de Paris) — et limoge l’ensemble de sa direction. Cette prise de contrôle politique sans précédent provoque la démission de Renée Fleming, soprano mondialement reconnue et conseillère artistique de l’institution, qui dénonce la rupture d’une tradition de soutien bipartisan à la culture. D’autres personnalités du monde artistique suivront, dénonçant une instrumentalisation partisane d’un lieu jusque-là consensuel.
Liberté d’expression : du grand débat au discours balisé
Le fédéralisme américain permet une grande diversité juridique entre États. Mais en 2025, cette diversité devient une fracture politique fondamentale, comme en témoignent les données concrètes.
Au cours des premiers mois de 2025, 12 États à majorité républicaine ont adopté des lois restreignant le droit de manifester, selon le rapport de l’International Center for Not-for-Profit Law: contrôles d’identité élargis, surveillance facilitée, définition plus large des troubles à l’ordre public. Les arrestations lors de manifestations ont augmenté de 43% dans ces États par rapport à la même période en 2024.
À l’inverse, 9 États à gouvernance démocrate ont renforcé leurs « boucliers juridiques » locaux. La Californie, par exemple, a augmenté de 27% son budget pour la défense juridique des immigrants et a adopté 3 nouvelles lois limitant la coopération des autorités locales avec les agences fédérales en matière d’immigration et de surveillance. L’administration Trump a mis en œuvre des expulsions massives de migrants en situation irrégulière, recourant à des avions militaires pour accélérer les renvois. Cette politique a suscité une vague de contentieux : près de 190 procédures judiciaires ont été engagées en quelques semaines, les juges fédéraux s’opposant frontalement à l’exécutif et menaçant l’administration de poursuites pour « outrage à tribunal
Cette polarisation juridique entraîne un phénomène quantifiable: la migration politique. Selon une étude de l’Université de Princeton publiée en mai 2025, environ 380,000 Américains ont changé d’État de résidence depuis janvier en citant explicitement des raisons politiques ou juridiques comme facteur principal de leur déménagement – un chiffre en hausse de 22% par rapport à l’année précédente.
Le point de vue de l’administration: Les défenseurs de ces évolutions soulignent « le génie du fédéralisme américain » qui permet aux États d’expérimenter différentes approches. Un conseiller présidentiel pour les affaires intérieures a déclaré que « les Américains votent avec leurs pieds pour des politiques qui reflètent leurs valeurs ». L’administration voit cette diversité comme « un retour au modèle constitutionnel où les États sont les véritables laboratoires de la démocratie ».
Droits à géométrie variable : la citoyenneté fragmentée
Le fédéralisme américain permet une grande diversité juridique entre États. Mais en 2025, cette diversité devient une fracture politique fondamentale, comme en témoignent les données concrètes.
Au cours des six premiers mois de 2025, 12 États à majorité républicaine ont adopté des lois restreignant le droit de manifester, selon le rapport de l’International Center for Not-for-Profit Law: contrôles d’identité élargis, surveillance facilitée, définition plus large des troubles à l’ordre public. Les arrestations lors de manifestations ont augmenté de 43% dans ces États par rapport à la même période en 2024.
À l’inverse, 9 États à gouvernance démocrate ont renforcé leurs « boucliers juridiques » locaux. La Californie, par exemple, a augmenté de 27% son budget pour la défense juridique des immigrants et a adopté 3 nouvelles lois limitant la coopération des autorités locales avec les agences fédérales en matière d’immigration et de surveillance.
Cette polarisation juridique entraîne un phénomène quantifiable: la migration politique. Selon une étude de l’Université de Princeton publiée en mai 2025, environ 380,000 Américains ont changé d’État de résidence depuis janvier en citant explicitement des raisons politiques ou juridiques comme facteur principal de leur déménagement – un chiffre en hausse de 22% par rapport à l’année précédente.
Le point de vue de l’administration: Les défenseurs de ces évolutions soulignent « le génie du fédéralisme américain » qui permet aux États d’expérimenter différentes approches. Un conseiller présidentiel pour les affaires intérieures a déclaré que « les Américains votent avec leurs pieds pour des politiques qui reflètent leurs valeurs ». L’administration voit cette diversité comme « un retour au modèle constitutionnel où les États sont les véritables laboratoires de la démocratie ».
Le paysage médiatique : l’éclatement informationnel
Un débat démocratique suppose des références communes. Quand l’information elle-même se fragmente selon des lignes idéologiques, la démocratie vacille.
En 2025, les médias publics comme NPR et PBS font face à des pressions concrètes. Leurs budgets fédéraux ont été réduits de 23% selon les données du Bureau du budget, et 17 de leurs responsables éditoriaux ont été remplacés depuis janvier. Parallèlement, les médias considérés comme favorables à l’administration ont vu leur accès aux sources officielles augmenter de 42%.
La liberté de la presse, pilier fondamental de la démocratie américaine, subit un assaut sans précédent. La Maison Blanche a restreint l’accès de plusieurs grands médias – notamment le New York Times, le Washington Post et Associated Press – à des espaces clés comme le Bureau ovale et Air Force One. Parallèlement, des médias ouvertement pro-Trump comme One America News et Newsmax, ainsi que des influenceurs politiques, bénéficient d’un accès privilégié lors des événements présidentiels. Cette restructuration délibérée du paysage médiatique s’accompagne d’une réduction drastique des conférences de presse officielles, remplacées par des communications directes via les réseaux sociaux contrôlés par l’administration. La White House Correspondents Association dénonce une remise en cause sans précédent de l’indépendance de la presse et du droit d’accès des journalistes aux plus hautes sphères du pouvoir.
Les conséquences de cette polarisation sont mesurables. Une étude du Pew Research Center publiée en juin 2025 révèle que 72% des Américains s’informent désormais exclusivement via des sources alignées avec leurs convictions politiques, contre 58% en 2021. Plus inquiétant, 53% considèrent les médias associés au camp opposé comme « délibérément mensongers » – un niveau record.
| Média pro-Trump | Type / Format | Positionnement / Particularités |
|---|---|---|
| Fox News | Chaîne TV câblée | Chaîne d’information la plus influente à droite, soutien fort à Trump, émissions phares très pro-Trump |
| Actualités Max | Chaîne TV câblée + web | Alternative à Fox News, ligne éditoriale encore plus alignée sur Trump, forte audience MAGA |
| One America News (OANN) | Chaîne TV câblée | Soutien inconditionnel à Trump, très à droite, relais de théories complotistes |
| Actualités Breitbart | Site d’information | Fondé par Steve Bannon, nationalisme populiste, relais de l’idéologie trumpiste |
| L’expert de la passerelle | Blog / site d’info | Ultra-conservateur, diffuse des contenus polémiques et conspirationnistes, soutien affiché à Trump |
| Le fil quotidien | Plateforme multimédia | Podcasts, vidéos, articles, très suivi chez les jeunes conservateurs, ton militant pro-Trump |
| Podcasts MAGA | Podcasts / réseaux sociaux | Contre-culture numérique, portée par influenceurs proches de Trump et figures MAGA |
| Groupe Sinclair | Réseau TV local | Propriétaire de nombreuses chaînes locales, éditoriaux pro-Trump diffusés à grande échelle |
| L’incendie | TV / web | Fondé par Glenn Beck, ligne éditoriale très conservatrice, soutien régulier à Trump |
Le point de vue de l’administration : Pour la Maison Blanche, ces changements visent à « rétablir l’équilibre » dans un paysage médiatique jugé biaisé. Lors d’une conférence de presse en mars, le président Trump a déclaré:
« Pendant trop longtemps, les médias financés par les contribuables ont servi une idéologie unique. Nous leur demandons simplement de représenter tous les Américains ». L’administration défend également sa politique d’accès sélectif comme « une prérogative présidentielle traditionnelle de choisir ses interlocuteurs ».
Résistances et adaptations
Face à ces transformations, la tradition américaine de résistance juridique et civique s’active, et cette réaction s’illustre par des faits concrets.
Au premier semestre 2025, 127 recours judiciaires majeurs ont été déposés contre des mesures fédérales jugées inconstitutionnelles, selon le Brennan Center for Justice. Sur les 42 décisions déjà rendues, 17 ont été favorables aux opposants. Notamment, trois tribunaux fédéraux de district ont bloqué l’application de directives de surveillance élargie, jugeant qu’elles violaient le Quatrième Amendement.
Des initiatives institutionnelles émergent également. 36 universités ont formellement déclaré leurs campus « zones de liberté académique protégée », et 18 gouverneurs ont signé des ordres exécutifs limitant la coopération de leurs États avec certaines initiatives fédérales controversées.
Au niveau citoyen, les données révèlent une mobilisation croissante. Les ventes de VPN et d’outils de protection numérique ont augmenté de 78% depuis janvier, selon les chiffres de l’Electronic Frontier Foundation. Les adhésions aux organisations de défense des libertés civiles ont bondi de 31% par rapport à 2024.
Le point de vue de l’administration: Pour l’administration, ces résistances représentent « une opposition politique déguisée en préoccupation constitutionnelle ». Un conseiller juridique de la Maison Blanche a qualifié certains recours de « lawfare » – l’utilisation du système judiciaire comme arme politique. Le président lui-même a déclaré que :
« les juges activistes et les bureaucrates de l’État profond tentent de bloquer la volonté du peuple exprimée lors des élections ».
La liberté sous vitrine
Formellement, les États-Unis de 2025 restent une démocratie. Les élections se tiennent. Les institutions fonctionnent. Mais sous la surface, la respiration démocratique se fait plus courte, plus contrainte.
Ce n’est pas une dictature qui s’installe, mais ce que Steven Levitsky appelle une « érosion démocratique » : un processus où les libertés ne sont pas abolies mais conditionnées, où les institutions ne sont pas détruites mais détournées.
La talentueuse chroniqueuse Ruth Marcus l’exprime ainsi :
« Le génie de cette méthode n’est pas de briser la Constitution, mais de l’étouffer doucement jusqu’à ce que son esprit s’évapore. La lettre survit, mais l’âme disparaît. »
Cette évolution s’inscrit dans un contexte international préoccupant. D’après l’indice de démocratie publié en mai 2025 par The Economist, 32 pays ont connu un recul démocratique significatif au cours des 18 derniers mois. Plus inquiétant, 7 gouvernements ont explicitement cité les politiques américaines comme modèles pour justifier leurs propres restrictions des libertés civiles. Le ministre de l’Intérieur hongrois a notamment déclaré en mars : « Si les États-Unis, champions autoproclamés de la démocratie, reconnaissent la nécessité de ces mesures, pourquoi serions-nous critiqués pour des politiques similaires ? »
Cette contagion autoritaire s’accompagne d’un affaiblissement de l’influence américaine traditionnelle. Trois sommets internationaux sur les droits humains ont vu des délégations américaines contestées ou marginalisées, tandis que des États comme la Californie développent leurs propres « mini-diplomaties » sur des sujets comme le climat ou les technologies, créant une représentation internationale fragmentée.
En 2025, la démocratie américaine ne s’effondre pas. Elle s’érode, lentement, insidieusement. Et c’est précisément cette lenteur qui rend la résistance si difficile.
Ce qu'il faut retenir
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La sécurité devient surveillance intérieure : sous prétexte de lutte contre les menaces internes, la surveillance de la population (manifestants, ONG, journalistes) s'étend. La reconnaissance faciale et la normalisation des pouvoirs d’exception dégradent insidieusement les libertés individuelles.
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La science publique sous contrôle politique : la recherche scientifique est réorientée : coupes drastiques dans les études climatiques, suppression de données sensibles, financement renforcé pour les énergies fossiles. L’autonomie du savoir cède à une logique de propagande étatique.
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En 2025, la culture américaine est instrumentalisée à des fins politiques : musées et programmes éducatifs subissent coupes budgétaires, censures et réécritures historiques au nom d'une prétendue « neutralité patriotique ».
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L’espace d’expression restreint et fragmenté : 12 États limitent le droit de manifester tandis que d'autres renforcent les protections civiques, créant une fracture juridique majeure. Le fédéralisme américain se transforme en un champ de batailles idéologiques internes.
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Un paysage médiatique polarisé et instrumentalisé : la Maison-Blanche réduit les budgets des médias publics et favorise les médias pro-Trump, aggravant l’éclatement informationnel : 72 % des Américains s’informent désormais uniquement auprès de sources idéologiquement alignées.
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Une résistance juridique et civique active mais fragile : Universités, ONG et tribunaux tentent de freiner cette dérive par des recours et des initiatives locales, mais l’administration qualifie ces oppositions de sabotage politique, fragilisant encore l’état de droit.
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Une érosion douce mais profonde de la démocratie : les institutions américaines restent formellement debout, mais leur substance s’effrite : les libertés sont conditionnées, les normes contournées. Ce processus silencieux inspire d’autres régimes autoritaires à travers le monde.
À suivre – Épisode 6 : L’économie du chaos – Pouvoir, privilèges et déséquilibres
Derrière les chiffres triomphants : un capitalisme clientéliste, une précarité organisée, un contrôle par le manque
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