La santé des Américains en 2025 : l’échec d’une superpuissance ?

Les États-Unis, ce géant au sourire ultrabright et à la main greffée sur son porte-monnaie, se targuent d’incarner le progrès absolu. Une nation pionnière et une superpuissance capable de repousser toutes les limites, y compris celles du progrès médical. Et pourtant le pays peine à assurer un accès équitable aux soins à sa propre population.

En 2025 : pendant que la technologie s’envole vers des sommets vertigineux, une partie de la population s’effondre sous le poids des factures médicales, broyée par un système où l’accès aux soins se monnaie à prix d’or. La science sauve, mais l’économie sélectionne et engendre des inégalités flagrantes. Loin d’être un modèle de réussite, le système de santé américain est devenu l’un de ses plus grands paradoxes.

Privatisation et inégalités : comment le système de santé américain s’est détérioré

Cette crise trouve ses racines dans l’histoire. Depuis les années 1980, la privatisation croissante du secteur médical et la montée en puissance des assurances privées ont progressivement érodé l’accès universel aux soins. Contrairement aux pays européens qui ont consolidé des systèmes publics robustes après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont choisi une approche fondée sur le marché, laissant les coûts grimper en flèche sans régulation stricte.

Une facture salée, une couverture inégale

En 2025, les États-Unis dépensent 3 fois plus que les Européens pour leur système de santé pour un résultat guère probant. Par ailleurs, 8,3 % des Américains restent non assurés. Les coûts des soins explosent, laissant des millions de citoyens jongler entre nécessité médicale et ruine financière.

Par ailleurs, les disparités régionales sont frappantes : alors que des États comme le Massachusetts ou la Californie investissent dans des modèles de couverture universelle, des régions rurales comme le Mississippi et le Wyoming restent largement sous-dotées en infrastructures médicales, aggravant les inégalités d’accès aux soins. Dans ces zones, les hôpitaux ferment faute de financements et les services de santé mentale sont quasi inexistants.

Une espérance de vie en baisse

Avec 79,4 ans, l’espérance de vie aux États-Unis continue de chuter, les plaçant hors du top 30 mondial.  Cette situation résulte d’une crise de santé publique : 42 % des adultes sont obèses, et le diabète atteint des niveaux records. Face à cela, certaines villes comme New York et Seattle ont instauré des taxes sur les boissons sucrées, réduisant leur consommation de 18 % en cinq ans. De nouvelles politiques de subventions aux produits frais commencent également à voir le jour.

Malheureusement, les disparités ethniques restent frappantes. L’espérance de vie des Afro-Américains est en moyenne 5,9 ans inférieure à celle des Blancs, en grande partie à cause d’un accès plus limité aux soins et d’un taux plus élevé de maladies chroniques. Les Hispaniques, qui avaient historiquement une espérance de vie plus longue, ont vu la tendance s’inverser depuis la pandémie de COVID-19, leur mortalité ayant fortement augmenté en raison d’une exposition accrue aux métiers essentiels et d’un accès réduit aux infrastructures médicales.

L’industrie agroalimentaire : entre profits et responsabilités

L’alimentation ultra-transformée représente 57 % des apports caloriques aux États-Unis. L’industrie agroalimentaire, forte d’un lobbying pesant 2,7 milliards $, freine les régulations visant à promouvoir une alimentation plus saine.

Les dix plus grandes entreprises du secteur affichent un chiffre d’affaires cumulé de 700 milliards $, un montant équivalent au PIB de la Suisse. La marge bénéficiaire moyenne dépasse 15 %, alimentée par la production à bas coût de produits riches en sucres et en graisses saturées. Pendant ce temps, les programmes de sensibilisation à la nutrition reçoivent des financements bien inférieurs, limitant leur portée et leur efficacité.

Cependant, certaines réformes émergent : le programme « Healthy School Lunch Act » a permis d’augmenter la consommation de fruits et légumes de 21 % dans les cantines scolaires, contribuant à améliorer l’alimentation des jeunes générations.

Un pays qui soigne après coup

Seulement 3 % du budget de la santé est consacré à la prévention, contre 6 % en Europe et 5 % en Chine. Le modèle américain reste dominé par le curatif.

Les inégalités sociales exacerbent cette situation. Les populations à faible revenu, souvent issues des minorités ethniques, ont un accès limité aux soins préventifs. Par exemple, les Afro-Américains et les Latinos sont 30 % plus susceptibles de développer des maladies chroniques faute d’un suivi médical adéquat. À l’inverse, les classes aisées bénéficient de services premium et de consultations préventives régulières.

Des efforts commencent à se dessiner : plusieurs États offrent désormais des incitations fiscales aux entreprises qui investissent dans la prévention et le bien-être de leurs employés. Des programmes de sport en entreprise et des consultations nutritionnelles prises en charge voient ainsi le jour.

L’influence de l’industrie pharmaceutique

Les laboratoires pharmaceutiques règnent en maîtres sur le système de santé. Aux États-Unis, leur influence se chiffre en milliards : le pays absorbe à peine 15 % des médicaments produits dans le monde, mais en représente près de 40 % en valeur. Pourquoi ? Des prix exorbitants, bien supérieurs à ceux pratiqués en Europe ou en Chine. Le marché américain n’est pas le plus gros consommateur, mais il est le plus lucratif – un gouffre financier pour les patients, une mine d’or pour l’industrie.

Comme on peut l’imaginer, le lobbying pharmaceutique veille à ce que rien ne change. En 2024, il a englouti 4,5 milliards $ en pressions et en promesses murmurées aux oreilles des législateurs. Le jackpot continue : des brevets étirés jusqu’à l’absurde, des traitements pour le diabète et l’obésité verrouillés derrière des tarifs indécents. Vivre ou payer, il faut choisir.

Mais l’indignation gronde. Sous la pression populaire, quelques fissures apparaissent dans la forteresse. Certaines assurances, lassées d’être les vaches à lait de Big Pharma, refusent désormais de rembourser les traitements dont le prix défie la raison. Le Colorado ose un crime de lèse-majesté : plafonner le prix de l’insuline. Une révolte ? Une illusion ? Pour l’instant, David n’a qu’un lance-pierre. Goliath, lui, facture encore chaque caillou.

Santé mentale : la crise silencieuse

L’Amérique se rêvait terre de guerriers, elle voit émerger une génération d’inaptes. 77 % des jeunes sont jugés inéligibles au service militaire, pris en étau entre obésité galopante et détresse mentale. Ce chiffre est incroyable et pourtant bien réel. Le corps américain ploie donc sous le poids du sucre, l’esprit s’effondre sous le poids du vide. Résultat ? 23 % des adultes souffrent de maladies mentales, un chiffre qui grimpe avec la régularité d’une funeste horloge.

Début de panique à bord ? Le gouvernement fédéral a dégoupillé récemment un chèque de 10 milliards $ pour colmater les brèches d’un système de santé mentale à l’agonie. Des initiatives locales tentent également le grand saut : certaines mutuelles remboursent enfin intégralement les thérapies, et ô miracle, les troubles anxieux et dépressifs reculent. Mais que valent ces efforts face à une société qui fabrique ses propres naufragés ? On distribue des bouées à ceux qu’on a poussés par-dessus bord.

Une comparaison qui fait mal

Indicateurs clés

Indicateur États-Unis Union européenne Chine
Obésité adulte 42 % 23 % 16 %
Surpoids total (IMC > 25) 73 % 59 % 50 %
Espérance de vie 79,4 ans 82,3 ans 78,8 ans
Part des aliments ultra-transformés 57 % 32 % 22 %
Dépenses préventives (% budget santé) 3 % 6 % 5 %
Dépenses de santé par habitant 13 000 $ 4 000 $ ~1 500 $
Dépenses de santé (% PIB) 16,6 % 10,2 % 6,7 %

L’impact du surpoids total

Le 73 % d’adultes en surpoids aux États-Unis constitue une menace économique et sanitaire majeure. Selon une étude de l’American Diabetes Association, le surpoids représente 190 milliards $ par an en coûts de santé, entre complications médicales et baisse de productivité.

Un futur sous tension, mais des leviers d’action

L’Amérique vacille, engluée dans un paradoxe où l’innovation médicale côtoie une population de plus en plus malade. Pourtant, des initiatives émergent : taxation des produits nocifs, accès facilité aux soins psychologiques, développement de politiques de prévention.

La question demeure : ces mesures seront-elles suffisantes pour renverser la tendance, ou ne sont-elles qu’un pansement sur une hémorragie systémique ?

Chronologie

1900 – Début des assurances privées aux Etats-Unis 

Les premières formes d’assurance santé émergent, proposées par des entreprises privées. Elles restent limitées à certaines catégories professionnelles et ne couvrent qu’une minorité d’Américains.

1912 – Campagne pour une assurance-maladie universelle

Theodore Roosevelt (Parti progressiste, ancien républicain) propose une couverture maladie universelle, s’inspirant des modèles européens naissants. Il échoue face à une opposition farouche des industries et du Congrès.

1935 – Création de la Social Security Act

Sous la présidence de Franklin D. Roosevelt (Parti démocrate), la loi instaure un système national de retraite et d’assurance chômage. Cependant, elle **n’inclut pas l’assurance santé**, en raison de l’opposition des assureurs privés et des lobbies médicaux.

1943 – Stabilization Act et l’essor de l’assurance santé liée à l’emploi

Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous Franklin D. Roosevelt (Parti démocrate), pour compenser les restrictions salariales, les employeurs commencent à offrir une couverture santé à leurs employés. Ce modèle façonnera durablement le système américain.

1945 – Proposition d’Harry Truman pour une assurance obligatoire

Harry Truman (Parti démocrate) tente d’instaurer un système national d’assurance-maladie, mais il fait face à une forte opposition du Congrès et des lobbies privés. Pendant ce temps, le Royaume-Uni crée le National Health Service (NHS) en 1948, et la France met en place une sécurité sociale couvrant largement la santé.

1965 – Création de Medicare et Medicaid

Sous la présidence de Lyndon B. Johnson (Parti démocrate), le gouvernement fédéral introduit Medicare (pour les personnes âgées) et Medicaid (pour les plus démunis), marquant la première intervention majeure de l’État dans le financement des soins.

1973 – Health Maintenance Organization Act

Sous Richard Nixon (Parti républicain), cette loi encourage la création des HMO (organisations de soins gérées), visant à réduire les coûts mais introduisant des restrictions sur le choix des médecins et des traitements.

1974 – Adoption de la loi ERISA

La Employee Retirement Income Security Act, signée par Gerald Ford (Parti républicain), établit des normes pour les régimes d’assurance santé liés à l’emploi, renforçant le modèle de couverture basé sur le travail, à l’opposé des systèmes universels en Europe.

1980 – Début de la privatisation du système de santé

Sous Ronald Reagan (Parti républicain), les assurances privées prennent une place dominante dans le financement des soins, augmentant les inégalités d’accès.

1981 – Réduction des programmes sociaux sous Reagan

Ronald Reagan (Parti républicain) réduit drastiquement les budgets sociaux, limitant l’accès à Medicaid et renforçant les inégalités d’accès aux soins.

1994 – Échec du projet Clinton pour une couverture universelle

Bill Clinton (Parti démocrate) propose une réforme ambitieuse pour un accès universel à la santé, portée par Hillary Clinton. Elle est bloquée par une opposition politique et le lobbying des assurances privées.

2010 – Adoption de l’Affordable Care Act (Obamacare)

Sous la présidence de Barack Obama (Parti démocrate), cette réforme vise à élargir la couverture santé aux non-assurés en imposant aux entreprises de proposer une assurance et en subventionnant les foyers à faibles revenus. L’Affordable Care Act (Obamacare) va permettre à plus de 20 millions d’Américains d’obtenir une couverture santé grâce à des subventions et à l’extension de Medicaid. Toutefois, les coûts des assurances ont continué d’augmenter, et la réforme sera affaiblie sous l’administration Trump, qui supprimera l’obligation individuelle de s’assurer. Malgré ces revers, elle demeure un pilier du système de santé américain, mais sans parvenir à garantir une couverture universelle.

2020 – Pandémie de COVID-19

Les États-Unis enregistrent plus de 1,1 million de décès, soit le plus lourd bilan mondial en nombre de décès. 

2022 – Hausse record des prix des médicaments

Les États-Unis deviennent le pays où les traitements coûtent le plus cher, alimentant la colère populaire contre l’industrie pharmaceutique.

2022 – Réforme Medicare avec l’Inflation Reduction Act

Sous Joe Biden (Parti démocrate), le gouvernement autorise Medicare à négocier certains prix de médicaments et plafonne les coûts pour les patients, un tournant limité mais symbolique.

2023 – Explosion des troubles de santé mentale

Le nombre d’adultes souffrant de troubles psychologiques atteint 23 %, entraînant une mobilisation gouvernementale pour améliorer l’accès aux soins psychiatriques.

2024 – Adoption des premières régulations sur le prix de l’insuline

Le Colorado impose un plafond sur le prix de l’insuline, une mesure expérimentale qui pourrait s’étendre à d’autres États.

2025 – Un système sous pression

Malgré les réformes locales, les États-Unis affichent une espérance de vie en recul et des dépenses de santé toujours hors de contrôle, nourrissant un débat national sur l’avenir du système de soins.

Ce qu'il faut retenir

  • Des dépenses exorbitantes pour des résultats médiocres : Les États-Unis consacrent 16,6 % de leur PIB à la santé, soit le taux le plus élevé au monde, mais affichent une espérance de vie inférieure aux payx occidentaux et des taux de maladies chroniques en hausse.
  • Un système inégalitaire : 8,3 % des Américains restent non assurés, et les disparités régionales et ethniques aggravent l’accès aux soins, notamment pour les minorités et les populations rurales.
  • Une alimentation délétère : 57 % des apports caloriques proviennent d’aliments ultra-transformés, alimentant l’obésité (42 % des adultes) et le diabète. Le lobbying agroalimentaire freine les réformes nutritionnelles.
  • Une médecine curative plutôt que préventive : Seulement 3 % du budget de la santé est consacré à la prévention, contre 6 % en Europe. Cette approche renforce les inégalités et favorise l’explosion des maladies chroniques.
  • Une crise de santé mentale alarmante : 23 % des adultes souffrent de troubles psychologiques, et 77 % des jeunes sont inaptes au service militaire. Les investissements récents dans la prise en charge psychologique marquent un tournant, mais restent insuffisants.
  • L’industrie pharmaceutique toute puissante mais sous pression : Les prix des médicaments sont les plus élevés au monde, avec un lobbying qui empêche une régulation efficace. Toutefois, des initiatives pour plafonner certains coûts commencent à émerger.
  • Un avenir incertain : Si des réformes voient le jour (taxes sur les produits nocifs, subventions aux produits sains, incitations à la prévention), elles peinent encore à enrayer une dynamique de crise systémique.

FAQ

Aux États-Unis, la santé n’est pas un droit, c’est un privilège. Là où d’autres nations considèrent l’accès aux soins comme une nécessité, les Américains voient dans la médecine un service marchand, régi par l’offre et la demande. Cette perception profondément ancrée explique pourquoi toute tentative de réforme se heurte à une résistance farouche.

👉 Une nation forgée par l’individualisme
Depuis les Pères fondateurs, l’Amérique se construit sur l’idée que chacun est responsable de sa propre réussite. Un État qui prend soin de vous, c’est un État qui vous assiste. Cette mentalité a longtemps freiné l’instauration d’un système de santé universel, jugé trop proche du socialisme.

👉 Le tabou du « socialisme médical »
Si les Européens considèrent la sécurité sociale comme un acquis, les Américains restent méfiants vis-à-vis de toute intervention de l’État. Dans les années 1960, l’adoption de Medicare et Medicaid a été violemment contestée, et aujourd’hui encore, des millions d’électeurs voient dans l’extension de la couverture publique une menace pour leur liberté.

👉 Un pays piégé dans une guerre politique sans fin
Chaque réforme de santé devient un combat idéologique. L’Obamacare (2010) en est l’illustration : défendue par les démocrates, démantelée en partie sous Trump, réajustée sous Biden… et toujours au cœur des batailles électorales. Résultat ? Le système stagne, incapable d’évoluer durablement.

Ce paradoxe américain ne relève pas uniquement de la politique ou de l’économie, mais d’un choix de société : un pays où l’État intervient peu, où chacun est censé se débrouiller seul… même face à une maladie

Le système de santé américain coûte plus cher que celui de tout autre pays développé, sans pour autant offrir de meilleurs résultats. Il se caractérise par une couverture inégale, une prévention insuffisante et un accès aux soins conditionné par la capacité financière des patients. Si les États-Unis possèdent des infrastructures médicales de pointe, leur système engendre d’importantes inégalités, tant sur le plan sanitaire que financier.

CatégorieProblèmes majeursConséquences
📉 SantéMortalité évitableChaque année, plus de 20 000 personnes meurent de maladies traitables faute d’accès aux soins.
Espérance de vie en santéLes Américains vivent moins longtemps et passent plus d’années avec des incapacités que les citoyens d’autres pays développés.
Qualité des soinsMalgré des technologies avancées, les taux de survie pour des maladies comme l’asthme et le diabète sont inférieurs à ceux des autres pays riches.
Disparités racialesLes Noirs et les Hispaniques ont moins accès aux soins, reçoivent moins de traitements et ont un taux de mortalité plus élevé.
Médecine préventive négligéeLes assureurs privés n’investissent pas suffisamment dans la prévention, car elle ne génère pas de bénéfices immédiats.
💰 FinancesFaillites médicales700 000 Américains font faillite chaque année à cause de factures médicales, un phénomène unique aux États-Unis.
Coût des assurancesLes États-Unis sont le seul pays développé où les assurances santé sont majoritairement privées et à but lucratif.
Dépenses de santé exorbitantesLes soins coûtent plus cher qu’ailleurs : 17 % du PIB américain, contre moins de 10 % en France pour une couverture universelle.
Risque financier lié à la maladieLes Américains non assurés ou sous-assurés risquent la ruine financière en cas de problème de santé.
🔍 Autres facteurs clésAbsence de droit à la santéContrairement aux autres pays développés, les États-Unis ne considèrent pas la santé comme un droit fondamental.
Système fragmentéIl n’existe pas de modèle unique : Medicare, Medicaid, assurances privées… rendant l’accès aux soins complexe et inégal.
Ignorance du publicDe nombreux Américains ne réalisent pas l’ampleur des inégalités et du nombre de décès évitables.



Elisabeth Rosenthal dénonce un système de santé où les logiques financières ont remplacé la mission première de soigner.
Elle propose des réformes structurelles pour mieux encadrer les coûts, limiter le pouvoir des laboratoires et favoriser la prévention.
Selon elle, sans une refonte profonde, le système américain continuera à privilégier le profit au détriment des patients.

Problèmes identifiésDescriptionSolutions proposées
Commercialisation de la santéLe système est devenu un marché lucratif, où les profits priment sur les soins. Les médecins et hôpitaux sont incités à maximiser leurs revenus plutôt qu’à soigner efficacement.Encadrer les prix et plafonner la facturation des actes médicaux pour limiter la recherche de profit excessif.
Endettement des étudiants en médecineLes coûts exorbitants des études poussent les jeunes médecins à choisir des spécialités rentables (ex: radiologie) au détriment de la médecine générale et de la pédiatrie.Réduire les frais universitaires et inciter financièrement les étudiants à se tourner vers des spécialités essentielles.
Surfacturation et pratiques douteusesLes chirurgiens facturent pour plusieurs opérations simultanées, et certains médecins pratiquent des actes hors de leur domaine de compétence.Mettre en place des contrôles stricts pour éviter les abus et garantir une formation adéquate des praticiens.
Manipulation des brevetsLes laboratoires prolongent artificiellement leurs brevets (*product hopping*) pour bloquer les génériques et maintenir des prix élevés.Réformer le système des brevets et limiter leur extension abusive pour accélérer l’arrivée des génériques.
Prix exorbitants des médicamentsCertains médicaments combinés sont vendus à des prix 100 fois supérieurs à leurs composants séparés.Créer une instance nationale (comme le NICE britannique) pour évaluer le rapport coût-bénéfice des traitements et encadrer les prix.
Inflation des prix des dispositifs médicauxLes équipements hospitaliers coûtent souvent plusieurs dizaines de milliers de dollars, sans justification claire.Augmenter la transparence des prix et favoriser la concurrence pour éviter les abus tarifaires.
Défaillance de la préventionLe système privilégie les soins curatifs plutôt que la prévention, car les assureurs et laboratoires ne voient pas d’intérêt financier à éviter les maladies.Renforcer les investissements dans la médecine préventive et donner plus de pouvoir aux pharmaciens pour certaines prescriptions.
Dérives des laboratoires pharmaceutiquesLes entreprises utilisent les statuts de « maladies orphelines » pour obtenir des autorisations accélérées et fixer des prix excessifs.Encadrer ces pratiques et exiger une réelle innovation avant d’accorder des monopoles de marché.
Fragmentation du systèmeLe système est inefficace car divisé entre Medicare, Medicaid, assurances privées et autres programmes.Uniformiser certaines prestations pour garantir un accès aux soins plus équitable.

 

L’histoire du « Healthy School Lunch Act » remonte aux efforts initiés sous la présidence de Barack Obama en 2010, avec la loi « Healthy, Hunger-Free Kids Act » (HHFKA). Cette loi, portée par Michelle Obama dans le cadre de sa campagne Let’s Move!, visait à réduire l’obésité infantile et à garantir des repas scolaires plus équilibrés.

🎯 Objectifs du programme initial :

✅ Introduire plus de fruits et légumes dans les cantines scolaires.
✅ Réduire les sucres, le sel et les graisses saturées dans les repas.
✅ Fixer des standards nutritionnels fédéraux pour les repas subventionnés.
✅ Promouvoir le lait écrémé et les céréales complètes au détriment des produits transformés.

Malgré des résultats encourageants, le programme a subi des attaques politiques, notamment sous l’administration Donald Trump, qui a réduit certaines restrictions alimentaires sous prétexte de « donner plus de flexibilité aux écoles ».



📊 Bénéfices et limites du « Healthy School Lunch Act » en 2025

En 2025, le « Healthy School Lunch Act » montre des résultats encourageants là où il est strictement appliqué, mais son impact reste limité par les décisions politiques et le lobbying industriel.
Son avenir dépendra des priorités des administrations fédérales et locales en matière de nutrition infantile.

✅ Bénéfices❌ Limites
Amélioration des habitudes alimentairesDisparités régionales
+21 % de consommation de fruits et légumes chez les élèves.Certains États progressistes renforcent les normes, tandis que d’autres les affaiblissent sous pression politique.
Impact positif sur l’obésité infantileRetour des aliments ultra-transformés
Dans certains États, le programme a contribué au **ralentissement de l’augmentation de l’obésité infantile**.Assouplissement des règles sous Trump : pizzas industrielles et frites comptent toujours comme des portions de légumes, au motif qu’il y a de la sauce tomate.
Éducation nutritionnelle renforcéeCoût élevé pour certaines écoles
Programmes éducatifs intégrant la nutrition et l’importance d’une alimentation équilibrée.Manque de financements pour fournir des repas sains tout en respectant les budgets serrés.
Plus d’options saines dans les cantinesPression des lobbys agroalimentaires
Introduction de menus végétariens et bio dans plusieurs districts scolaires.Les grandes entreprises agroalimentaires tentent d’influencer les normes pour maintenir leurs produits dans les cantines.

 

📌 COVID-19 : Les États-Unis, le pays au plus lourd bilan officiel

Avec plus de 1,1 million de décès liés au COVID-19, les États-Unis enregistrent le plus grand nombre de morts officiellement comptabilisés dans le monde.
Ce chiffre dépasse celui de nombreux autres pays fortement touchés.

📊 Comparaison des bilans officiels par pays

🇺🇸 Pays📉 Nombre de décès📢 Observations
États-Unis1,1 millionLe bilan le plus élevé au monde, impact amplifié par un accès inégal aux soins et une réponse fragmentée.
Brésil700 000Réponse gouvernementale controversée et forte propagation du virus dans les zones urbaines.
Inde530 000 (officiel)Chiffre sous-estimé, des études estiment que la surmortalité dépasse 4 millions.
Russie400 000 (officiel)Les estimations indépendantes suggèrent plus d’un million de décès.
Mexique330 000Manque de tests et sous-déclaration probable des décès liés au COVID-19.
Royaume-Uni230 000Fort impact lors des premières vagues, suivi d’une vaccination rapide.
Italie190 000Premier pays européen gravement touché, avec un système hospitalier submergé en 2020.
France165 000Une gestion sanitaire stricte qui a limité les vagues, mais un bilan tout de même élevé.

🔍 Pourquoi un tel bilan aux États-Unis ?

  • Un accès inégal aux soins : les populations défavorisées et racisées ont été les plus touchées.
  • Une réponse politique chaotique : chaque État a appliqué ses propres stratégies, rendant les mesures inefficaces.
  • Un système de santé fragmenté : la prédominance des assurances privées a compliqué l’accès aux traitements et aux vaccins.
  • Une forte défiance envers la vaccination et les mesures sanitaires, exacerbée par la polarisation politique.

📢 Conclusion

Si l’on prend en compte la surmortalité (décès excédentaires par rapport aux années précédentes), la Russie et l’Inde pourraient rivaliser avec le bilan américain.
Toutefois, les États-Unis restent officiellement le pays le plus touché par la pandémie en nombre absolu de décès.


En savoir plus

Le système de santé américain sur le site diplomatie.gouv.fr

Opinion sur le système de santé américain par Victor G. Rodwin, professeur émérite de politique et gestion des services de santé, Wagner School of Public Service, New York University.

« L’exceptionnel système de santé américain » par Paul Farmer et Barbara Rylkobauer. Une critique un peu datée de 2001 mais toujours d’actualité sur la médecine à vocation commerciale. 

« La guérison de l’Amérique : une quête mondiale de soins de santé meilleurs, moins chers et plus équitables » par T.R. Reid. Il explore les systèmes de santé de divers pays pour comprendre pourquoi les États-Unis, malgré leurs dépenses exorbitantes, échouent à garantir des soins accessibles et équitables.Il analyse les forces et faiblesses de chaque système, en soulignant l’importance de l’accès universel aux soins, du contrôle des coûts et de la prévention. Finalement, il plaide pour une réforme du système américain en s’inspirant des meilleures pratiques internationales.

« Une maladie américaine : Comment le système de santé est devenu un immense business – et comment vous pouvez le reprendre en main » par Elisabeth Rosenthal. Elle décrit comment le système de santé américain est devenu une industrie ultra-lucrative, où hôpitaux, assurances et laboratoires maximisent leurs profits au détriment des patients. Elle explique les mécanismes financiers opaques qui font grimper les coûts des soins et des médicaments, tout en maintenant des inégalités criantes. Enfin, elle propose des solutions concrètes pour reprendre le contrôle du système, notamment par la régulation des prix et une plus grande transparence.


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