Pogrom de quoi s’agit-il?

 

Le terme « pogrom » est un mot d’origine russe (погром) qui signifie littéralement « dévastation » ou « destruction ». Il est utilisé pour décrire un acte de violence collectif, souvent sous la forme d’agressions physiques, de meurtres, de pillages et de destructions de biens, perpétré contre un groupe spécifique en raison de son origine ethnique, religieuse ou sociale.

La communauté juive est particulièrement touchée par les pogroms mais d’autres groupes sont aussi concernés, notamment les Arméniens ou les Roms.

Qu’est ce qui qualifie un Pogrom ?

Les caractéristiques suivantes sont généralement associées :

Violence collective – Les pogroms impliquent la participation d’une foule ou d’un grand groupe de personnes, souvent avec un degré de spontanéité et d’organisation.

Cible spécifique – Un groupe minoritaire identifiable, tel que les Juifs, les Arméniens, les Tutsis, ou d’autres minorités, est spécifiquement ciblé.

Tolérance ou complicité des autorités – Les pogroms se produisent souvent avec la tolérance, la complicité ou l’incitation directe des autorités locales ou nationales. Cela peut inclure la police, les forces de sécurité ou d’autres agents de l’État.

Destruction de biens – En plus de la violence physique contre les personnes, les pogroms impliquent souvent la destruction de propriétés appartenant à la communauté ciblée, comme des maisons, des commerces, des synagogues, des églises ou d’autres lieux de culte.

Motivations socio-économiques et politiques – Les pogroms sont souvent déclenchés ou exacerbés par des tensions économiques, politiques ou sociales, où les minorités sont utilisées comme boucs émissaires.

Focus sur les pogroms à l'encontre de la communauté juive depuis le Moyen-Âge

Existe-t-il une notion juridique?

 

Le terme « pogrom » n’a pas de définition juridique précise et universelle. Contrairement à des termes comme « génocide », « crimes contre l’humanité » ou « nettoyage ethnique », qui sont définis dans le droit international, « pogrom » est principalement utilisé comme un terme historique et sociologique. Cependant, les actes commis lors de pogroms peuvent être qualifiés de crimes en vertu de diverses législations nationales et internationales, en particulier lorsqu’ils impliquent des meurtres, des agressions, des destructions de propriétés et d’autres formes de violence.

Un pogrom est-il considéré comme un Génocide ou/et Crimes contre l’humanité ?

Génocide : Bien que les pogroms ne soient pas nécessairement des actes de génocide, ils peuvent y être associés s’ils font partie d’une série d’actes visant à détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948) définit le génocide et prévoit des mesures pour le prévenir et le punir.

Crimes contre l’humanité : Les actes commis lors de pogroms peuvent également constituer des crimes contre l’humanité, tels que définis par le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). Ces crimes incluent les meurtres, les exterminations, les déportations ou les transferts forcés de population, la torture, les viols et d’autres actes inhumains commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre une population civile.

Droits de l’homme : Les pogroms impliquent souvent des violations massives des droits de l’homme, y compris le droit à la vie, le droit à la sécurité de la personne et le droit à la protection contre la discrimination. Les États ont l’obligation de protéger ces droits en vertu de divers traités internationaux, tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966).

Génocide et Crime contre l’Humanité quelles différences?

 

Bien que les crimes contre l’humanité et le génocide partagent des similitudes, notamment leur gravité et leur caractère systématique, ils se distinguent par leur intention et leur cible. Le génocide implique une intention spécifique de détruire un groupe particulier, tandis que les crimes contre l’humanité peuvent viser une population civile plus large sans nécessairement chercher à éradiquer un groupe entier. Ces distinctions sont cruciales pour la qualification juridique des actes et la poursuite des responsables devant les tribunaux internationaux.

Comment définit-on un Génocide?

 

Il se définit comme l’exécution d’un plan concerté visant à détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Les actes constitutifs de génocide incluent :

  • Meurtre de membres du groupe
  • Atteintes graves à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe
  • Soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle
  • Mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe
  • Transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe

Le génocide est imprescriptible et est puni de la réclusion criminelle à perpétuité. La définition du génocide est codifiée dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 et reprise dans le Statut de Rome de la CPI.

Comment définit-on un Crime contre l’Humanité?

 

Il est défini comme une violation grave des droits fondamentaux d’un individu ou d’un groupe d’individus, inspirée par des motifs politiques, raciaux, nationaux, ethniques, culturels, religieux ou sexistes. Ces crimes sont commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique dirigée contre une population civile, en temps de paix ou de guerre. Les actes constitutifs de crimes contre l’humanité incluent, entre autres :

  • Meurtre
  • Extermination
  • Réduction en esclavage
  • Déportation ou transfert forcé de population
  • Emprisonnement
  • Torture
  • Violences sexuelles graves
  • Persécution
  • Disparitions forcées
  • Crime d’apartheid
  • Autres actes inhumains de nature similaire

Ces crimes sont imprescriptibles et peuvent être jugés par des juridictions nationales ou internationales, telles que la Cour pénale internationale (CPI)


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