Chronologie d'Ivan IV
Ivan IV, plus connu sous le nom d’Ivan le Terrible, fut le premier tsar en titre de Russie. Son règne, de 1533 à 1584, est marqué par des réformes profondes, une expansion territoriale impressionnante, mais aussi par une violence extrême et une paranoïa croissante. Cette chronologie basée sur le calendrier grégorien retrace les moments clés de son règne, tout en offrant un aperçu des réformes et des événements majeurs qui ont façonné la Russie sous son règne.
L’Ascension au Pouvoir et les Premières Années
Ivan IV, surnommé plus tard Ivan le Terrible, naît dans une Russie en pleine transition, marquée par la fin de la période médiévale et le début de la centralisation du pouvoir. Sa naissance intervient dans une dynastie qui cherche à renforcer son autorité sur les nombreuses principautés russes. Il est le fils du grand-prince Vassili III et d’Elena Glinskaia, issue d’une lignée princière lituanienne.
La multitude de principautés russes au XVIe siècle résulte de la fragmentation féodale qui a suivi la mort de Vladimir Monomaque, le déclin de Kiev, l’influence mongole qui a renforcé la division, et les rivalités dynastiques entre princes. La diversité géographique et culturelle du territoire a également favorisé l’émergence de plusieurs centres de pouvoir régionaux. Finalement, Moscou a émergé comme la puissance dominante, unifiant progressivement les principautés sous son contrôle, préparant ainsi la voie à l’État russe centralisé sous Ivan IV.
Outre ces grandes entités, de nombreuses petites principautés ont vu le jour, souvent créées par les descendants des princes riourikides qui se disputaient des territoires. Voici les principales principautés russes de l’époque :
Grande-principauté de Moscou
Le cœur du pouvoir russe, dirigé par Vassili III à cette époque. C’est cette principauté qui a mené la lutte pour l’unification des terres russes sous son autorité, et qui deviendra plus tard le noyau de l’État russe moderne sous Ivan IV.
La Grande-principauté de Moscou trouve ses racines au début du XIVe siècle. Initialement une simple principauté parmi d’autres dans la région de la Russie médiévale, Moscou commence à se démarquer sous le règne de Daniil Aleksandrovich (1276-1303), fils d’Alexandre Nevski. Cependant, c’est sous le règne de son fils, Ivan I Kalita (1325-1340), que Moscou prend véritablement de l’importance, notamment par sa politique de coopération avec la Horde d’Or et ses alliances stratégiques. Cette période marque le début de l’ascension de Moscou, qui commence à exercer une influence croissante sur les autres principautés russes.
Le passage de Moscou d’une principauté à une grande-principauté reflète l’évolution de son pouvoir. Une principauté est un territoire gouverné par un prince, souvent un petit État féodal. En revanche, une grande-principauté désigne un État plus vaste et plus influent, dirigé par un grand-prince, qui exerce une autorité prééminente sur plusieurs autres principautés. Moscou devient une grande-principauté en affirmant son autorité sur ses voisines et en jouant un rôle central dans l’unification des terres russes. Ce processus culmine avec le règne d’Ivan III « le Grand », qui transforme Moscou en un noyau de pouvoir centralisé, posant les bases de l’État russe moderne.
Principauté de Kiev
Kiev est restée la capitale et le centre symbolique de la Rus’, mais son influence a commencé à décliner en raison des conflits internes entre les descendants de Vladimir. Iaroslav le Sage (1019-1054) a régné sur Kiev et a réussi à maintenir une certaine unité, mais après sa mort, ses fils et descendants se sont disputé le trône. Les guerres de succession, comme celle entre les fils de Vladimir Monomakh, ont réduit l’autorité de Kiev, la rendant vulnérable aux attaques de puissances extérieures comme les Polovtses (tribus nomades des steppes).
Principauté de Tver
Située au nord-ouest de Moscou, cette principauté était l’un des principaux rivaux de Moscou au cours des siècles précédents, mais elle avait déjà été annexée par Moscou en 1485. Ses princes, souvent en rivalité avec Kiev, ont tenté de s’étendre vers le sud et vers les steppes. Néanmoins, les anciennes élites de Tver restaient influentes à la cour moscovite.
Principauté de Riazan
Localisée au sud-est de Moscou, cette principauté existait encore en tant qu’entité semi-indépendante au début du XVIe siècle. Cependant, elle avait progressivement perdu son autonomie et fut finalement absorbée par Moscou en 1521.
Principauté de Novgorod
En 1136, après un soulèvement des boyards contre le prince Vsevolod Mstislavich, Novgorod s’est affranchie du contrôle princier direct et a adopté une forme de gouvernance républicaine. Les boyards (nobles locaux) et les assemblées populaires (veche) prenaient les décisions, tout en continuant à élire des princes comme chefs militaires.
Novgorod a prospéré en tant que centre de commerce important, notamment avec les marchands de la Hanse, et a joué un rôle central dans les échanges entre l’Europe et la Russie.
Bien que la république de Novgorod ait été annexée par Moscou en 1478, son territoire et ses structures locales conservaient une certaine spécificité. Novgorod avait été un centre commercial et culturel important avant son annexion.
Principauté de Pskov
Cette petite principauté, semblable à Novgorod, avait également été un centre de commerce et d’influence culturelle. Pskov avait été annexée par Moscou en 1510, mais gardait une certaine autonomie locale jusqu’à sa complète intégration.
Principauté de Smolensk
Smolensk avait été disputée entre la Lituanie et Moscou durant le XVe siècle et avait finalement été annexée par Moscou en 1514. À l’époque de la naissance d’Ivan IV, elle faisait partie des territoires stratégiques sous contrôle moscovite.
Principauté de Vladimir-Souzdal :
Située au nord-est de la Rus’, cette principauté a émergé comme une force dominante au XIIe siècle, après le déclin de Kiev. En 1157, Andréï Bogolioubski a déplacé la capitale de la région de Rostov à Vladimir, consolidant le pouvoir.
Vladimir-Souzdal a prospéré en tant que puissance régionale et a profité de l’affaiblissement de Kiev pour étendre son influence. En 1169, Andréï Bogolioubski a mené un raid sur Kiev, saccageant la ville et marquant symboliquement le déclin de celle-ci en tant que centre politique.
Cette principauté sous l’influence moscovite depuis la fin du XVe siècle fut progressivement absorbée par le pouvoir central de Moscou.
La mort de Vassili III ouvre une période d’instabilité politique, avec la régence de sa veuve, Elena Glinskaia, qui tente de maintenir le pouvoir et de protéger les intérêts de son fils. Cette période est marquée par des luttes de pouvoir entre les factions boyardes, cherchant à influencer la régente et à s’emparer de la régence. L’enfant Ivan devient nominalement grand prince de Moscou à l’âge de trois ans, mais sans pouvoir réel.
La disparition soudaine d’Elena Glinskaia pourrait être consécutive à un empoisonnement. Elle laisse Ivan orphelin à l’âge de huit ans et expose le jeune prince à une lutte intense pour le pouvoir parmi les boyards. Cette période d’anarchie et de violence marque profondément Ivan, contribuant à sa méfiance envers la noblesse et à son comportement tyrannique à l’âge adulte.
Le Couronnement et la Centralisation du Pouvoir
En se proclamant tsar, Ivan IV cherche à légitimer son pouvoir en se positionnant comme l’héritier direct de l’Empire byzantin, soulignant ainsi la continuité et la suprématie de l’État russe. Ce couronnement marque une étape clé dans la centralisation de l’autorité en Russie et dans l’affirmation de son rôle sur la scène internationale. Cette cérémonie, qui suit un rituel byzantin, marque l’élévation des grands-princes de Moscou au rang d’empereurs, égaux en dignité aux souverains occidentaux et aux sultans ottomans.
Le « Conseil des Choisis » est composé de conseillers fidèles et réformateurs, tels qu’Alexis Adachev et Sylvestre. Ce groupe joue un rôle crucial dans les premières années du règne d’Ivan IV en soutenant la centralisation du pouvoir et en initiant des réformes qui touchent à la gouvernance, l’armée et la justice. Cette période de collaboration entre le tsar et des conseillers éclairés est souvent considérée comme la plus constructive du règne.
Le Sudebnik engage une réforme juridique majeure visant à standardiser les procédures judiciaires à travers le pays. Il renforce l’autorité du tsar en limitant le pouvoir des juges locaux et en augmentant le contrôle central sur l’application de la loi, consolidant ainsi la centralisation de l’État russe. Cette codification des lois marque une étape importante dans l’évolution institutionnelle de la Russie médiévale.
Le Stoglav est un synode de l’Église russe convoqué par Ivan IV pour réformer les pratiques religieuses. Il impose des normes uniformes dans la liturgie et les rites, tout en assurant une subordination plus stricte de l’Église au pouvoir tsariste, renforçant ainsi l’autorité de l’État sur les affaires religieuses. Ces réformes ecclésiastiques visent à standardiser les pratiques religieuses dans tout le territoire russe.
Le navire anglais *Edward Bonaventure*, commandé par Richard Chancellor, atteint la côte de la mer Blanche après avoir cherché un passage nord-est vers la Chine. Accueilli à la cour d’Ivan IV à Moscou, Chancellor négocie un traité de commerce qui accorde aux marchands anglais un accès privilégié au marché russe, exempt de taxes douanières. En 1555, la « Compagnie de Moscovie » est fondée à Londres. Ce lien stratégique brise l’isolement économique de la Russie et contourne le blocus polono-suédois en Baltique, ouvrant une nouvelle voie d’importation d’armes, de métaux et de technologie occidentale via Arkhangelsk — port qui devient le principal débouché maritime du pays jusqu’au règne de Pierre le Grand.
La maladie d’Ivan en 1553 provoque une crise de succession car son fils aîné, Dmitri, est encore un nourrisson. Cette situation déclenche des rivalités entre les boyards, certains d’entre eux envisageant même de remplacer Ivan par son cousin Vladimir de Staritsa, révélant les faiblesses et les divisions internes de l’État moscovite. La méfiance d’Ivan envers ses conseillers s’accentue lorsqu’il découvre que plusieurs d’entre eux ont hésité à prêter serment à son fils.
Naissance du fils d’Ivan IV et d’Anastasia Romanovna Zakharine. Troisième fils du couple royal, il n’est initialement pas destiné à régner. Sa mère, issue de la famille Romanov (qui fondera la future dynastie après le Temps des Troubles), est la première et la plus aimée des épouses d’Ivan. La naissance de Fédor s’inscrit dans une période relativement stable du règne d’Ivan IV, avant que celui-ci ne bascule dans la paranoïa et la violence extrême qui caractériseront la seconde partie de son règne.
Terreur, crises et formation de Fédor (1560-1580)
Cet événement marque profondément le jeune Fédor, âgé de trois ans, qui perd sa protection maternelle. Il affecte également Ivan IV qui soupçonne un empoisonnement et commence à se méfier de son entourage. La disparition d’Anastasia est souvent considérée comme un tournant dans la personnalité d’Ivan : de souverain sévère mais rationnel, il évolue progressivement vers une tyrannie imprévisible. Pour Fédor, cette perte précoce renforce peut-être son attachement à la religion comme source de réconfort.
Ces conditions ont exacerbé les difficultés économiques et sociales du pays, déjà sous pression en raison des politiques répressives d’Ivan et des guerres continues, notamment la guerre de Livonie. Ces famines ont contribué à la déstabilisation du pays et à l’aggravation des souffrances de la population. Ces épreuves successives accentuent l’instabilité politique et le mécontentement populaire.
Sous la protection directe d’Ivan IV, l’imprimeur Ivan Fedorov et son collaborateur Piotr Mstislavets publient à Moscou *L’Apôtre* (Actes et Épîtres des Apôtres), le **premier livre imprimé daté** (1 mars 1564) sur le territoire russe. Cet ouvrage, imprimé en caractères cyrilliques et richement orné, marque la naissance de l’imprimerie en Russie. Bien que l’atelier soit incendié en 1566 par des copistes hostiles (les *perepischiki*), cet acte royal démontre la volonté d’Ivan IV de moderniser les outils de diffusion du savoir — surtout religieux — et de renforcer le contrôle étatique sur le texte sacré, préfigurant la future alliance entre pouvoir tsariste et standardisation liturgique.
Le prince Andreï Kourbski, ancien général en chef d’Ivan IV et proche conseiller, fuit secrètement en Lituanie après avoir perdu la faveur du Tsar. Depuis sa nouvelle résidence à Vilnius, il envoie une lettre accusant Ivan de tyrannie et de trahison envers la noblesse. Ivan répond personnellement dans une missive cinglante, posant les fondements de sa doctrine politique : le tsar, « oint du Seigneur », détient un pouvoir absolu, directement issu de Dieu, qui le rend juge suprême sur la vie et la mort de ses serviteurs. Cette correspondance (conservée intégralement) constitue l’un des textes politiques les plus importants de la Russie médiévale, révélant la profondeur théologique de la tyrannie ivanienne et la fracture définitive entre le souverain et l’aristocratie traditionnelle.
Cette politique divise la Russie en deux : l’Opritchnina, territoire sous contrôle direct du tsar, et la Zemchtchina, administrée de façon traditionnelle. Ivan crée également une garde personnelle, les opritchniki, chargée de persécuter les « ennemis du tsar ». Cette terreur d’État, qui durera jusqu’en 1572, décime l’aristocratie traditionnelle et traumatise la société russe. Fédor, alors enfant, grandit dans cette atmosphère de peur permanente, qui influence peut-être son repli vers la spiritualité et son détachement des affaires mondaines.
La terreur de l’Opritchnina atteint son paroxysme avec le massacre de Novgorod, où les troupes d’Ivan IV détruisent la ville, accusée de trahison. Cet acte marque l’extrême violence du régime et symbolise la paranoïa croissante d’Ivan, qui voit des complots partout, même dans les villes fidèles. Les opritchniki massacrent des milliers d’habitants et pillent systématiquement églises et monastères.
Durant cette période, il développe sa piété exceptionnelle qui le caractérisera toute sa vie. Contrairement à ses frères formés aux arts militaires et politiques, Fédor s’intéresse essentiellement aux textes religieux et aux rituels orthodoxes. Cette orientation, peut-être encouragée par son entourage qui perçoit ses limites intellectuelles, l’éloigne des affaires d’État. Sa dévotion lui vaut le surnom moqueur de « sonneur de cloches », référence à sa passion pour les offices religieux.
Les forces tatares menées par Devlet Giray envahissent et incendient Moscou, infligeant une lourde défaite à Ivan IV. Cet événement expose les faiblesses de la défense russe et la vulnérabilité de la capitale, soulignant les défis auxquels le tsar doit faire face malgré ses politiques répressives. L’incendie détruit une grande partie de la ville et cause de nombreuses victimes parmi la population.
La bataille de Molodi est une victoire décisive pour les forces russes, qui réussissent à repousser une nouvelle invasion des Tatars de Crimée. Cette victoire met fin à la menace tatare sur Moscou et renforce la position d’Ivan IV, bien qu’elle ne compense pas les ravages précédents de la guerre. L’armée russe, sous le commandement du prince Vorotynski, parvient à vaincre une force tatare numériquement supérieure grâce à une tactique habile.
Devant l’assemblée du clergé et des boyards réunie à Moscou, Ivan IV dépose publiquement la couronne et le sceptre, déclarant renoncer au trône « par humilité chrétienne ». Il proclame alors Siméon Bekboulatovitch — prince tatar converti, baptisé en 1573, et descendant des khans de la Horde d’or — « Grand-prince de toutes les Russies ». Ivan prend le titre modeste d’« Ivan de Moscou », se rangeant au rang des simples boyards. Cette cérémonie, consignée dans la *Chronique de Piskarev*, marque le début d’une année d’« interrègne simulé » durant laquelle toutes les affaires d’État sont signées par Siméon, tandis qu’Ivan, restant la véritable autorité, agit dans l’ombre.
Après 11 mois de règne nominal de Siméon Bekboulatovitch, Ivan IV reprend publiquement le pouvoir lors d’une cérémonie à la cathédrale de la Dormition. Siméon, remercié pour son « service humble », est promu *kniaz*-boyard et reçoit en apanage les riches villes de Tver et de Torjok — un exil doré qui le tient éloigné de Moscou sans l’humilier. L’abdication feinte a permis à Ivan de confisquer plus de 12 000 *tchetvert* de terres ecclésiastiques (notamment à la Laure de la Trinité), de tester la loyauté des métropolites, et d’exécuter une dizaine de boyards « par ordre du Grand-prince Siméon », préservant ainsi rituellement la sacralité de sa propre personne. L’épisode se clôt sans trouble, confirmant le contrôle absolu d’Ivan sur les appareils religieux et politique.
Cette union a des conséquences immenses sur l’avenir de la Russie. Boris Godounov, d’origine tatare et de noblesse moyenne, obtient ainsi un lien familial direct avec la dynastie régnante. Irina, décrite comme intelligente et cultivée, compense les limitations de son époux. Ce mariage, apparemment heureux sur le plan personnel, crée une alliance politique qui permettra à Boris Godounov de s’élever progressivement jusqu’au sommet du pouvoir.
L’Expansion Territoriale et les Luttes Armées
En octobre 1552, Ivan IV mène une campagne militaire réussie contre le khanat de Kazan, un État tatar musulman situé sur la Volga. La prise de Kazan permet à la Russie de soumettre les Tatars de la région et d’annexer un territoire stratégique, ouvrant la voie à la colonisation russe de la région de la Volga. Cette victoire est célébrée par la construction de la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux sur la Place Rouge à Moscou.
Ivan IV annexe le khanat d’Astrakhan, situé à l’embouchure de la Volga. Cette conquête assure à la Russie le contrôle de la voie navigable de la Volga jusqu’à la mer Caspienne, renforçant ainsi sa position économique et étendant son influence vers le Caucase et l’Asie centrale. L’acquisition de ces deux khanats tatars marque un tournant décisif dans l’expansion territoriale russe vers l’est et le sud.
Ivan IV tente d’étendre son influence vers l’ouest et le nord-ouest lors de la guerre de Livonie, visant à s’emparer de territoires baltes (actuels Estonie et Lettonie). Cette guerre longue et coûteuse oppose la Russie à une coalition incluant la Lituanie, la Pologne, la Suède et le Danemark. Malgré des succès initiaux, cette tentative d’expansion échoue finalement, la Russie perdant du terrain face à cette coalition de puissances européennes.
Tragédie et Fin de Règne d’Ivan IV
Lors d’une dispute, Ivan le Terrible frappe son fils avec son bâton ferré, causant une blessure fatale. Ce patricide accidentel bouleverse la succession dynastique : Fédor, jamais préparé au pouvoir, devient soudainement l’héritier présomptif. Ivan IV, dévasté par son acte, sombre dans une dépression qui altère encore davantage son jugement politique. Pour Fédor, cet événement tragique transforme radicalement son destin : le prince dévot mais marginal se retrouve propulsé sur le devant de la scène politique.
Le cosaque Ermak Timofeïevitch lance une expédition qui ouvre d’immenses territoires à la Russie. Cette expansion, initialement entreprise pour le compte des marchands Stroganov, transforme fondamentalement la nature géopolitique de la Russie, la faisant passer d’un État est-européen à une puissance eurasiatique. Les fourrures sibériennes deviendront une source majeure de richesse pour le trésor royal et un produit d’exportation précieux.
Après 25 ans de conflit, la Russie signe des traités de paix désavantageux avec la Pologne-Lituanie (1582) et la Suède (1583). Ces accords entérinent l’échec de la politique occidentale d’Ivan IV : la Russie perd son accès à la mer Baltique et doit céder des territoires. Ce revers diplomatique et militaire laisse le pays affaibli au moment où Fédor s’apprête à monter sur le trône.
Après 37 ans d’un règne qui a profondément transformé et traumatisé la Russie, Ivan meurt, probablement d’une crise cardiaque alors qu’il jouait aux échecs. Sur son lit de mort, conscient des limites de son fils, il institue un conseil de régence composé de boyards influents pour l’assister. L’avènement de Fédor est accueilli avec un certain soulagement par une population et une aristocratie épuisées par la terreur du règne précédent.
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