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Theodore ROOSEVELT, un nouveau président pour les Etats-Unis
Le 14 septembre 1901, Theodore Roosevelt devient le 26e président des États-Unis après l’assassinat brutal de William McKinley, frappé par la balle de l’anarchiste Leon Czolgosz le 6 septembre, lors de l’Exposition panaméricaine à Buffalo, New York. McKinley succombe à ses blessures huit jours plus tard. Roosevelt, alors vice-président, ne perd pas de temps : il prête serment dans la bibliothèque de la résidence d’Ansley Wilcox à Buffalo, administré par le juge fédéral John R. Hazel. À 42 ans, il devient non seulement président, mais le plus jeune à accéder à cette fonction, un record toujours inégalé. À peine assermenté, Roosevelt convoque une réunion de cabinet. L’homme est prêt, et l’Amérique ne le sait pas encore, mais elle va entrer dans une ère de réformes et de bouleversements qui laisseront une marque indélébile.
Réformes progressistes et coups de poing sociaux
En 1901, Roosevelt ne se contente pas d’hériter d’un pays en pleine industrialisation, il s’en empare comme un lion affamé. Les grandes entreprises ? Des monstres qui s’empiffrent en écrasant les petits sous leurs bottes. Roosevelt prend un marteau et casse ces trusts à coups de Sherman Antitrust Act. Les barons du rail ? Terminés. Il les force à jouer selon ses règles en régulant les tarifs ferroviaires, faisant grincer les dents de l’establishment. Mais il ne s’arrête pas là : dans l’assiette des Américains, ce ne sera plus de la viande avariée ni des médicaments douteux. Il impose des lois qui forcent les industriels à respecter la pureté des aliments et des médicaments. Le capitalisme sauvage ? Roosevelt l’attaque comme un gladiateur, et même face à une grève qui pourrait paralyser tout le pays, comme celle des mineurs de 1902, il n’hésite pas à s’interposer pour imposer la paix sociale, devenant le premier président à descendre dans l’arène des conflits sociaux.
Le champion des terres sauvages
Roosevelt, c’est aussi l’amoureux de la nature. Pas un idéaliste rêveur, mais un pragmatique : il crée le Service des forêts des États-Unis, met des millions d’acres de terres publiques sous protection fédérale et pose les bases d’un mouvement de conservation des ressources naturelles. On parle souvent des présidents qui façonnent leur pays, mais Roosevelt façonne aussi ses paysages. Sous sa présidence, des espaces naturels entiers sont sauvés des griffes du développement industriel. Avec lui, chaque ruisseau, chaque forêt est une victoire sur l’indifférence et la cupidité.
Le Big Stick et l’expansion impériale
Sur la scène internationale, Roosevelt est tout sauf discret. « Speak softly and carry a big stick » n’est pas une maxime, c’est une philosophie. Il modernise et étend les forces armées américaines avec une efficacité redoutable. L’Amérique n’est plus un spectateur timide, elle devient une puissance mondiale avec Roosevelt pour chef d’orchestre. Son chef-d’œuvre ? Le canal de Panama. Contre vents et marées, il supervise la création de cette merveille d’ingénierie, reliant les océans Atlantique et Pacifique. L’histoire retient également sa médiation lors de la guerre russo-japonaise, qui lui vaut le prix Nobel de la paix en 1906. Oui, Roosevelt, l’homme d’acier, peut aussi être un artisan de la paix quand il le veut.
Un homme plus grand que la présidence
L’ascension de Theodore Roosevelt à la présidence n’a pas été seulement marquée par des réformes internes et une expansion mondiale. Il a redéfini ce que signifie être président. Son approche a élargi les pouvoirs de l’exécutif, posant les bases d’une Amérique moderne, impériale et régulée. La politique étrangère n’est plus un simple jeu d’alliances et de traités ; sous Roosevelt, c’est un bras armé de la doctrine Monroe, que le Corollaire Roosevelt vient renforcer. Ce dernier justifie l’intervention américaine en Amérique latine, consolidant les États-Unis en tant que policier de l’hémisphère occidental.
Avec Roosevelt, l’Amérique cesse d’être une jeune nation hésitante et devient une puissance affirmée, prête à user de son « gros bâton » pour dominer, protéger, ou imposer. Le 14 septembre 1901 n’est pas le début d’une simple présidence ; c’est l’avènement d’une ère nouvelle, d’un président qui, à 42 ans, avait déjà la carrure d’un géant.
Chronologie
1858 janvier 2 – Naissance de Theodore Roosevelt à New York.
1881 novembre 8 – Élu à l’Assemblée de l’État de New York sous l’étiquette Républicaine, où il siège jusqu’en 1884.
1884 février 14 – Décès de sa mère et de sa femme le même jour, ce qui le pousse à se retirer temporairement de la politique et à partir dans le Dakota pour élever du bétail.
1889 mai 13 – Nommé membre de la Commission de la fonction publique des États-Unis par le président Benjamin Harrison. Il y reste jusqu’en 1895, se battant pour des réformes et l’efficacité gouvernementale.
1895 mai 6 – Nommé président du New York City Police Board. Il réorganise et modernise la police new-yorkaise en luttant contre la corruption.
1897 avril 19 – Devient secrétaire adjoint de la Marine sous l’administration du président William McKinley, où il prépare activement la guerre contre l’Espagne.
1898 mai 6 – Démissionne de son poste pour former les « Rough Riders » et participe à la guerre hispano-américaine.
1898 juillet 1 – Gagne en notoriété en tant que héros lors de la bataille de San Juan Hill à Cuba.
1898 novembre 8 – Élu gouverneur de l’État de New York. Il met en place des réformes progressistes visant à réduire l’influence des grandes entreprises.
1900 juin 21 – Nommé vice-président des États-Unis sur le ticket de William McKinley, en raison de sa popularité croissante et de son image de réformateur.
1900 novembre 6 – Élu vice-président des États-Unis après la victoire de McKinley lors de l’élection présidentielle.
1901 mars – Theodore Roosevelt est nommé vice-président des États-Unis après avoir été choisi comme colistier par William McKinley lors de l’élection présidentielle de 1900. Roosevelt est déjà un personnage influent, ancien gouverneur de New York et héros de guerre de la bataille de San Juan Hill pendant la guerre hispano-américaine.
1901 septembre 6 Le président William McKinley est victime d’un attentat orchestré par l’anarchiste Leon Czolgosz lors de l’Exposition panaméricaine à Buffalo, New York. Le tir blesse McKinley à l’abdomen, mais son état semble stable dans les jours qui suivent. Roosevelt, en vacances dans les Adirondacks, est informé de la situation mais reste confiant que McKinley se rétablira.
1901 septembre 7 – McKinley subit une opération pour tenter d’extraire les balles et stabiliser son état. Ses médecins sont initialement optimistes quant à sa guérison. Pendant ce temps, Roosevelt se tient informé mais ne retourne pas immédiatement à Buffalo.
1901 septembre 12 – L’état de McKinley se détériore soudainement en raison d’une gangrène non détectée qui se développe autour de ses blessures. Roosevelt est rappelé en urgence, mais on le rassure encore sur l’amélioration du président.
1901 septembre 13 – Roosevelt apprend que l’état de McKinley est critique. Il entame immédiatement un voyage précipité vers Buffalo, quittant sa retraite dans les Adirondacks.
1901 septembre 14 (2h15) – William McKinley meurt des suites de ses blessures, après avoir prononcé ces derniers mots : « C’est la volonté de Dieu. » Roosevelt est en route, mais n’arrive qu’après le décès de McKinley. Il apprend la nouvelle à son arrivée à North Creek.
(15h00) – Theodore Roosevelt prête serment en tant que 26e président des États-Unis à la résidence d’Ansley Wilcox à Buffalo, dans la bibliothèque de la maison. La cérémonie est administrée par le juge fédéral John R. Hazel. Roosevelt devient, à 42 ans, le plus jeune président de l’histoire américaine. Le ton est grave, mais Roosevelt exprime sa volonté de continuer les politiques de McKinley pour rassurer une nation sous le choc.
(16h00) : Immédiatement après la cérémonie d’assermentation, Roosevelt convoque une réunion de cabinet. Il promet de respecter l’héritage de McKinley tout en préparant les premières étapes de ce qui sera une présidence marquée par des réformes progressistes.
1901 septembre 15-18 – Les funérailles de McKinley sont organisées, attirant des foules massives. Roosevelt assiste aux obsèques, mais il commence déjà à préparer les grandes lignes de sa politique. Il s’efforce de maintenir la stabilité tout en consolidant son autorité.
1901 octobre – Roosevelt commence à mettre en place son programme progressiste. Il s’attaque rapidement aux grandes entreprises, aux trusts, aux monopoles et commence à renforcer le pouvoir de régulation du gouvernement fédéral. Il entame également des discussions sur la protection des ressources naturelles, une cause qui lui tient à cœur.
1901 décembre – Roosevelt présente son premier message annuel au Congrès, exposant ses priorités : la régulation des grandes entreprises, la réforme du système bancaire et monétaire, et le renforcement des forces armées.
1902 – Roosevelt s’attaque à son premier grand trust, le Northern Securities Company, un conglomérat ferroviaire contrôlé par J.P. Morgan. Cette décision établit sa réputation de « briseur de trusts ».
1902 octobre – Lors de la grève des mineurs de charbon, Roosevelt intervient en médiateur, un geste inhabituel pour un président à l’époque, montrant sa volonté de protéger les travailleurs et d’éviter une crise énergétique nationale.
1903 – Création du Bureau des corporations, chargé d’enquêter sur les pratiques des grandes entreprises et de renforcer le pouvoir exécutif en matière de régulation économique.
1904 – Roosevelt est élu président pour un mandat complet, renforçant ainsi sa légitimité et consolidant son pouvoir. Il poursuit ses réformes progressistes et son engagement pour la conservation des ressources naturelles.
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