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Les 10 paris qui dessinent la France
Mi-2025 : Quatre ans après son lancement, le plan d’investissement de 54 milliards € révèle ses premiers résultats. Entre réussites éclatantes et ajustements nécessaires, la France dessine les contours de son avenir technologique et sociétal.
Dans les laboratoires de Grenoble, les premiers réacteurs nucléaires miniatures prennent forme. Sur les routes de Normandie, l’hydrogène vert propulse déjà les premiers poids lourds. Dans les usines de l’Est, le carbone disparaît des chaînes de production. Cette vision de la France en 2030 est encore en devenir, mais elle représente le pari le plus audacieux de transformation jamais entrepris.
Cette ambition puise ses racines dans une stratégie de quinze ans où plus de 77 milliards € ont été investis. En 2010, Nicolas Sarkozy lançait les Programmes d’investissements d’avenir qui ont créé Paris-Saclay, les instituts de recherche technologique, et forgé une méthode française de l’innovation de rupture.
Analyse stratégique : des PIA à France 2030
Une synthèse complète de la stratégie d’investissement de l’État, incluant ses succès, ses échecs et ses ambitions de souveraineté.
L’essentiel à retenir
Nés après la crise de 2008, les Programmes d’Investissements d’Avenir (PIA) visaient à renforcer la compétitivité de la France en finançant l’excellence de sa recherche (PIA 1). Ils ont ensuite évolué pour accélérer le transfert de ces innovations vers le marché en créant un écosystème de start-ups dynamique, la « French Tech » (PIA 2). Aujourd’hui, avec France 2030, la logique a changé d’échelle : il ne s’agit plus seulement d’innover, mais de redevenir une grande nation de production industrielle et technologique pour assurer notre souveraineté dans des secteurs critiques (santé, énergie, numérique).
1. L’évolution des budgets : une ambition en chiffres
Évolution des dotations (en milliards d’euros)
- PIA 1 (2010) : 35 Mds € – Une impulsion massive pour structurer la recherche.
- PIA 2 (2014) : 12 Mds € – Un investissement de consolidation, axé sur le transfert de technologies de la recherche publique vers l’industrie.
- PIA 3 (2017) : 10 Mds € – Un soutien ciblé sur l’innovation de rupture.
- France 2030 (2021) : 54 Mds € – Un changement d’échelle radical, tourné vers la souveraineté.
2. Bilan par phase : doctrines, succès et limites
Phase 1 : PIA 1 (2010) – présidence Nicolas Sarkozy
Focus stratégique : sanctuariser l’excellence académique et la recherche fondamentale.
L’objectif était de bâtir des fondations solides en créant des campus d’excellence (IDEX), des laboratoires de pointe (Labex) et des équipements (Equipex) pour structurer durablement la recherche française.
✅ Réussites notables
- Structuration de la recherche : plus de 170 Labex et 190 Equipex financés, créant des pôles de recherche de premier plan.
- Création des SATT : mise en place des Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies pour professionnaliser la valorisation de la recherche publique.
❌ Limites et critiques
- L’échec du Cloud Souverain : les projets Cloudwatt (Orange/Thales) et Numergy (SFR), lancés avec 150 M€ d’aide, ont été un échec commercial et stratégique cuisant face aux géants américains (AWS, Google), menant à des centaines de millions d’euros de pertes.
- Complexité administrative : procédures jugées extrêmement lourdes (« usine à gaz »), avec des délais de décaissement très longs.
Phase 2 : PIA 2 (2014) – présidence François Hollande
Focus stratégique : accélérer le transfert technologique et la transition écologique.
Le PIA 2 a marqué un pivot vers la valorisation économique de la recherche. Il a soutenu la transition énergétique et accompagné la naissance de l’écosystème « French Tech ».
✅ Réussites notables
- Accélération de la French Tech : rôle clé de Bpifrance dans le financement de milliers de start-ups, avec un effet de levier reconnu (1€ public attirant en moyenne 1,5€ de fonds privés).
- Création d’emplois : plus de 60 000 emplois directs auraient été créés ou sauvegardés par les entreprises soutenues.
❌ Limites et critiques
- « Vallée de la mort » persistante : malgré les succès en amorçage, le passage de la start-up à l’ETI industrielle est resté le principal point de blocage.
- Faible lisibilité : empilement de nombreux dispositifs rendant l’accès aux financements parfois difficile pour les PME.
Phase 3 : PIA 3 & France 2030 (2017-2025) – présidence E. Macron
Focus stratégique : priorité à l’innovation de rupture, la réindustrialisation et la souveraineté technologique.
Cette phase a d’abord ciblé la « deeptech ». Puis, avec France 2030, l’ambition s’est décuplée pour répondre aux crises en sécurisant les chaînes d’approvisionnement et en visant 10 objectifs clés.
✅ Réussites notables
- Explosion des licornes : la France est devenue l’écosystème le plus dynamique de l’UE, avec plus de 25 licornes (Doctolib, Sorare, Mirakl…).
- Focus sur la Deeptech : plus de 2,5 milliards d’euros fléchés vers les start-ups de technologies de rupture, issues de la recherche.
- Virage vers la souveraineté : investissements massifs dans des secteurs stratégiques comme les semi-conducteurs (avec STMicro à Crolles), l’hydrogène, et la santé (futur TGV médical).
❌ Limites et critiques
- Impact à long terme : les résultats de France 2030 (notamment industriels) ne seront mesurables que d’ici 5 à 10 ans.
- Risque de surchauffe : des valorisations de start-ups parfois déconnectées de leur rentabilité réelle, et une forte concurrence pour les talents.
Bilan global et leçons apprises
111 Mds €
Total investi
+ 8,000
Projets financés
~x 2
Effet de levier privé
~50%
Du FrenchTech 120 soutenu
Octobre 2021 : Emmanuel Macron change la donne. France 2030 hérite de cette méthode éprouvée mais brise les codes. Fini le laboratoire en vase clos. Place à la transformation globale : 54 milliards € pour réinventer l’énergie, l’automobile, l’aéronautique, l’espace, la santé. Ce plan national est de plus renforcé par un effet de levier attendu de près de 40 milliards € en co-financements privés et européens, inscrivant l’ambition française dans une dynamique continentale. « Il faut s’inspirer de ce qui a été très bien fait », déclarait le président. Mais cette fois, l’innovation irrigue toute l’économie.
Quinze ans après le premier PIA, le bilan mi-2025 révèle trois France : celle qui excelle (spatial, santé, formation), celle qui progresse (automobile électrique, alimentation), celle qui se réinvente face aux obstacles (nucléaire, hydrogène). Sur 30 milliards déjà engagés, certains secteurs brillent, d’autres ajustent le tir.
Entre héritage Sarkozy et audace Macron, France 2030 porte aujourd’hui quinze ans d’ambitions françaises.
France 2030 : analyse approfondie des 10 objectifs
Contextes, enjeux et risques détaillés
📊 Méthodologie d’évaluation
▼
L’échelle de probabilité utilisée dans cette analyse s’appuie sur une méthodologie multicritères combinant :
🔎 Critères d’évaluation pondérés :
- Avancement quantitatif (30%)
- Maturité technologique (25%)
- Écosystème industriel (20%)
- Contexte concurrentiel (15%)
- Risques identifiés (10%)
⚖️ Grille d’évaluation :
Cette évaluation résulte d’un consensus croisant données officielles, benchmarks internationaux et expertise sectorielle, actualisée mi-2025.
Tableau de bord France 2030
État d’avancement et probabilités de réussite par objectif (Analyse S1 2025)
SMR nucléaires
Hydrogène vert
Industrie propre
Véhicules électriques
Avion propre
Alimentation saine & durable
Biomédicaments
Culture & métavers
Conquête spatiale
Exploration des fonds marins
Les SMR nucléaires
Face au vieillissement de son parc historique et à l’impératif de souveraineté, la France consacre 1 milliard d’euros au développement de Petits Réacteurs Modulaires (SMR). Cet objectif, crucial pour les 220,000 emplois de la filière (données mi-2025), est l’un des plus risqués de France 2030. Il vise, à travers le projet Nuward, à créer une nouvelle génération de réacteurs pour répondre aux besoins futurs en électricité décarbonée. Sa réussite dépendra non seulement des avancées techniques face à une forte concurrence, mais aussi de l’acceptabilité sociale de ces nouvelles installations.
Carte Stratégique
1
SMR nucléaires
Le pari le plus risqué
Carte Stratégique
SMR nucléaires
Le pari le plus risqué
Pourquoi c’est crucial ?
Avec 56 réacteurs vieillissants, la France doit renouveler son parc. Les SMR sont une solution plus sûre et rapide à construire, essentielle pour la souveraineté énergétique, la gestion des déchets et l’export.
Pilotage du projet
- Ministère : Économie, Finances, Souveraineté industrielle et numérique
- Titulaire : Eric Lombard
- Dirigeant (Nuward) : Julien Garrel
Enjeux critiques
- Souveraineté énergétique
- Renouvellement du parc
- Conquête commerciale
- Complément aux renouvelables
- Leadership technologique
Risques majeurs
- Retard technologique critique (5-10 ans)
- Abandon de Nuward V1 (crédibilité EDF)
- Complexité réglementaire (ASN)
- Sous-financement et dispersion
- Acceptabilité sociale
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Prototypes SMR opérationnels | 1 prototype prêt à exploiter | Aucun. Nouvelle conception en cours. | 0% |
| Budget engagé (€) | 1 Md€ | ≈ 150 M€ investis en R&D | 15% |
| Maturité industrielle (fournisseurs) | 10 fournisseurs qualifiés | 2 en cours de qualification | 20% |
| Acceptabilité sociale | 3 sites pilotes acceptés | Concertations en cours | Faible |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
3 / 10
Diagnostic : Le projet est à haut risque en raison du retard technique, du redémarrage complet de Nuward, et de la concurrence internationale déjà opérationnelle.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 1 SMR
L'Hydrogène vert
Présenté comme la clé de la décarbonation, l’hydrogène vert est au cœur de la stratégie énergétique française, avec un objectif de 100,000 emplois à la clé. L’ambition est de construire une filière complète, de la production d’électrolyseurs à l’utilisation dans l’industrie, en s’appuyant sur des grands groupes et des PME innovantes. Si la France dispose d’atouts, le succès se heurte à des défis colossaux dans un cadre de coopération et de compétition européenne : un coût de production élevé, un besoin massif en électricité décarbonée et la nécessité de construire des infrastructures de stockage.
Carte Stratégique
2
Hydrogène vert
L’ambition et ses obstacles
Carte Stratégique
Hydrogène vert
L’ambition et ses obstacles
Pourquoi c’est crucial ?
L’hydrogène vert est la clé pour décarboner les secteurs les plus polluants (industrie, chimie, mobilité lourde) et pour stocker l’énergie issue des renouvelables intermittents.
Pilotage du projet
- Ministère : Économie et Transition Énergétique
- Porteurs : Air Liquide, Engie, TotalEnergies, Genvia…
Enjeux critiques
- Souveraineté industrielle
- Indépendance énergétique
- Création d’une filière d’export
Risques majeurs
- Coût de production élevé
- Besoin massif en électricité
- Manque d’infrastructures
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Capacité d’électrolyse | 6,5 GW | ≈ 400 MW | 6% |
| Projets PIIEC validés | ≈ 15 projets | 10 projets validés | 66% |
| Coût de production H2 vert | < 2 €/kg | ≈ 4-6 €/kg | Loin de la cible |
| Emplois créés | 100 000 | ≈ 15 000 | 15% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
5 / 10
Diagnostic : L’ambition est forte et les acteurs industriels sont prêts. Cependant, les défis économiques (coût), infrastructurels et le besoin en électricité massive freinent le passage à l’échelle.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 2 Hydrogène Vert
L'Industrie propre
Cet objectif vise à relever l’un des plus grands défis climatiques : réduire drastiquement les émissions des 50 sites industriels les plus polluants, qui représentent des dizaines de milliers d’emplois directs, souvent concentrés dans des bassins industriels dont la reconversion est un enjeu social majeur. Il s’agit d’une révolution industrielle qui conditionne l’atteinte des objectifs de 2030. Le plan soutient la transformation des procédés via l’électrification ou l’hydrogène. La réussite est cruciale pour la compétitivité, mais elle dépend fortement du coût de l’énergie et de la maturité des technologies.
Carte Stratégique
3
Industrie propre
Une révolution nécessaire mais coûteuse
Carte Stratégique
Industrie propre
Une révolution nécessaire mais coûteuse
Pourquoi c’est crucial ?
La décarbonation des 50 sites industriels les plus émetteurs (acier, ciment, chimie) est impérative pour atteindre les objectifs climatiques de la France et maintenir leur compétitivité face à la taxe carbone.
Pilotage du projet
- Ministère : Industrie et Énergie
- Porteurs : ArcelorMittal, Lafarge, Solvay…
Enjeux critiques
- Compétitivité de l’industrie
- Atteinte des objectifs climatiques
- Maintien de l’emploi industriel
Risques majeurs
- Coût exorbitant de la transformation
- Dépendance au prix de l’électricité
- Maturité technologique du CCUS
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Réduction des émissions (sites concernés) | -45% | ≈ -10% | 22% |
| Sites industriels sous contrat | 50 sites | 32 contrats signés | 64% |
| Investissements mobilisés (public/privé) | 15 Milliards € | ≈ 4 Milliards € | 27% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
6 / 10
Diagnostic : La dynamique est bien engagée grâce aux contrats signés. Cependant, la réussite dépendra de la capacité à surmonter le mur d’investissement et à garantir un prix de l’électricité compétitif.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 3 L’Industrie propre
Les véhicules électriques
La transition vers le véhicule électrique est un enjeu de survie pour l’industrie automobile, un pilier de l’économie qui représente près de 400,000 emplois à transformer. L’objectif est de produire massivement des véhicules propres sur le territoire et de maîtriser la chaîne de valeur des batteries, dans le cadre d’une stratégie européenne. Avec la construction de « Gigafactories » dans les Hauts-de-France, la dynamique est lancée. Le principal défi sera de résister à la guerre des prix imposée par la concurrence chinoise et d’accélérer le déploiement des infrastructures de recharge.
Carte Stratégique
4
Véhicules électriques
Une transition lancée, une guerre à gagner
Carte Stratégique
Véhicules électriques
Une transition lancée, une guerre à gagner
Pourquoi c’est crucial ?
L’industrie automobile est un pilier de l’économie française. Réussir le virage vers l’électrique est vital pour préserver les emplois, la souveraineté industrielle et atteindre les objectifs de décarbonation des transports.
Pilotage du projet
- Ministère : Économie et Industrie
- Porteurs : Renault, Stellantis, ACC, Verkor…
Enjeux critiques
- Souveraineté des batteries
- Maîtrise de la chaîne de valeur
- Déploiement du réseau de recharge
Risques majeurs
- Concurrence chinoise agressive
- Dépendance aux matières premières
- Affordabilité des véhicules
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Production de véhicules électriques | 2 millions / an | ≈ 640,000 / an | 32% |
| Gigafactories de batteries | 4 projets majeurs | 3 en construction/opération | 75% |
| Points de recharge publics | 400,000 | ≈ 160,000 | 40% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
7 / 10
Diagnostic : La dynamique industrielle est très forte avec l’implantation des Gigafactories. Le succès dépendra de la capacité à résister à la guerre des prix imposée par la Chine et à accélérer le déploiement du réseau de recharge.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 4 Les véhicules électriques
L'avion propre
Fleuron de l’industrie française avec près de 200,000 emplois, l’aéronautique fait face à son plus grand défi : la décarbonation. L’horizon 2030 est donc un jalon de R&D crucial, non une finalité commerciale. À court terme, il s’agit de développer les carburants durables (SAF). À plus long terme, la France et Airbus parient sur l’hydrogène pour faire voler le premier avion zéro-émission en 2035. C’est un pari audacieux qui engage la place de leader mondial du secteur face à la concurrence américaine.
Carte Stratégique
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Avion propre
Le marathon technologique
Carte Stratégique
Avion propre
Le marathon technologique
Pourquoi c’est crucial ?
L’aviation représente 2-3% des émissions mondiales. Décarboner le secteur est un impératif climatique et un enjeu de leadership pour l’industrie aéronautique européenne, fleuron technologique et exportateur.
Pilotage du projet
- Ministère : Transports et Industrie
- Porteurs : Airbus, Safran, Dassault, ONERA…
Enjeux critiques
- Leadership technologique
- Double stratégie : SAF et hydrogène
- Certification et sécurité
Risques majeurs
- Incertitude technologique (H2)
- Coût de développement
- Disponibilité des carburants verts
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Démonstrateurs technologiques | 5 briques technologiques | 2 prototypes en test | 40% |
| Production de SAF | 500 000 t/an | ≈ 50 000 t/an | 10% |
| Partenariats européens | 10 partenariats | 7 partenariats actifs | 70% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
5 / 10
Diagnostic : L’objectif 2030 est un jalon de R&D. La dynamique de recherche est bonne, mais le succès final dépend de paris technologiques très risqués et d’une coordination internationale complexe. La filière SAF est en retard.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 5 L’avion bas carbone
L'alimentation saine
Cet objectif vise à engager la « troisième révolution agricole » en France, un secteur qui est le premier employeur industriel du pays avec près de 500,000 emplois et qui est vital pour la dynamique de nos territoires ruraux. Il s’agit de s’appuyer sur l’innovation (numérique, robotique) pour produire plus et mieux, tout en réduisant l’impact environnemental. L’enjeu est de renforcer la souveraineté alimentaire et de répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, ce qui dépendra de l’acceptation de ces innovations par le monde agricole.
Carte Stratégique
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Alimentation saine & durable
Un savoir-faire à transformer en leadership
Carte Stratégique
Alimentation saine & durable
Un savoir-faire à transformer en leadership
Pourquoi c’est crucial ?
Assurer la souveraineté alimentaire, réduire l’impact de l’agriculture et répondre aux attentes des consommateurs pour une alimentation saine, durable et traçable.
Pilotage du projet
- Ministère : Agriculture et Souveraineté alimentaire
- Porteurs : INRAE, SATT, start-ups (Ÿnsect, Sencrop)…
Enjeux critiques
- Troisième révolution agricole
- Réduction des pesticides
- Développement de nouvelles protéines
Risques majeurs
- Résistance au changement
- Acceptabilité et prix des aliments
- Complexité réglementaire
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Start-ups AgriTech financées | 600 | ≈ 250 | 42% |
| Réduction de l’usage des pesticides | -50% (vs 2018) | ≈ -15% | 30% |
| Projets de nouvelles protéines | 10 projets industriels | 4 projets majeurs lancés | 40% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
8 / 10
Diagnostic : La France dispose d’une base de recherche exceptionnelle et d’un écosystème de start-ups dynamique. Le succès dépendra de la capacité à accélérer l’industrialisation et l’adoption par le marché et le monde agricole.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 6 L’alimentation saine
Les biomédicaments
Révélée par la crise du Covid-19, la souveraineté sanitaire est une priorité. Cet objectif vise à faire de la France un leader dans la production des médicaments de demain, un secteur représentant près de 100,000 emplois hautement qualifiés. En s’appuyant sur l’excellence de sa recherche et sur des champions industriels, la France a des atouts majeurs dans une compétition mondiale et européenne féroce. Le principal défi sera de transformer cette force scientifique en succès industriels, en accélérant l’industrialisation et en formant et retenant les talents sur le territoire.
Carte Stratégique
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Biomédicaments
De l’excellence scientifique à la souveraineté sanitaire
Carte Stratégique
Biomédicaments
De l’excellence scientifique à la souveraineté sanitaire
Pourquoi c’est crucial ?
Les biomédicaments sont la nouvelle frontière de la médecine. Maîtriser leur production est vital pour traiter les cancers, les maladies infectieuses et assurer notre souveraineté sanitaire.
Pilotage du projet
- Ministère : Santé et Prévention, Industrie
- Porteurs : Sanofi, Servier, Inserm, biotechs…
Enjeux critiques
- Souveraineté sanitaire
- Leadership sur les thérapies innovantes
- Filière de bioproduction
Risques majeurs
- Fuite des cerveaux et des biotechs
- Accès au capital
- Délais réglementaires
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Nouveaux biomédicaments (France) | 20 | ≈ 8 en phase clinique avancée | 40% |
| Capacité de bioproduction | +50% | ≈ +20% | 40% |
| Licornes (Biotech pure) | 5 | 1 (en attente) | 20% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
8 / 10
Diagnostic : La France bénéficie d’une excellence scientifique reconnue. Le succès dépendra de sa capacité à accélérer l’industrialisation et à retenir ses talents et ses innovations sur le territoire.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 7 Les biomédicaments
La culture numérique
Dans un monde où l’influence se joue sur les écrans, les industries culturelles sont un enjeu de « soft power » majeur. La France, reconnue pour l’excellence de ses talents dans le jeu vidéo (près de 30,000 emplois) ou l’animation, cherche à transformer cet atout en leadership économique en explorant la diversité des formats, de l’IA générative aux expériences immersives. L’objectif est de structurer la filière pour faire émerger des studios de taille mondiale, un défi de taille face à la puissance des acteurs américains et asiatiques.
Carte Stratégique
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Culture numérique
La bataille du soft power
Carte Stratégique
Culture numérique
La bataille du soft power
Pourquoi c’est crucial ?
Les industries culturelles et créatives (jeu vidéo, cinéma, métavers) sont un vecteur majeur de « soft power » et d’influence mondiale, ainsi qu’une source d’emplois à haute valeur ajoutée.
Pilotage du projet
- Ministère : Culture
- Porteurs : CNC, Bpifrance, studios, écoles…
Enjeux critiques
- Création de champions mondiaux
- Propriété intellectuelle
- Rétention des talents
Risques majeurs
- Crise des grands studios
- Dépendance aux plateformes
- Coûts de production en hausse
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Studios de nouvelle génération | 20 studios | 11 créés ou en extension | 55% |
| Franchises à succès international | 5 licences > 50M€ | 1 succès majeur | 20% |
| Talents formés | 15 000 / an | ≈ 8 000 / an | 53% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
6 / 10
Diagnostic : La France possède un vivier de talents créatifs exceptionnel. Le défi est de transformer cet atout en succès économiques durables en structurant mieux la filière et en aidant les studios à grandir.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 8 La cuture numérique
La conquête spatiale
Historiquement une grande puissance spatiale, avec une filière de 25,000 emplois directs, la France et l’Europe sont aujourd’hui défiées par la révolution du « New Space ». Cet objectif est centré sur la reconquête de l’accès autonome à l’espace, un enjeu de souveraineté vital, à la fois civil et militaire. Le succès d’Ariane 6 est la première étape cruciale. Le second défi, tout aussi important, sera de réussir la transition vers les lanceurs réutilisables en s’appuyant sur une gouvernance européenne plus agile.
Carte Stratégique
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Conquête spatiale
Le défi du New Space
Carte Stratégique
Conquête spatiale
Le défi du New Space
Pourquoi c’est crucial ?
L’accès autonome à l’espace est un enjeu de souveraineté majeur pour les télécommunications, la défense, l’observation de la Terre et l’exploration scientifique.
Pilotage du projet
- Agences : CNES (France), ESA (Europe)
- Porteurs : Airbus, Thales, Arianegroup…
Enjeux critiques
- Accès souverain à l’espace
- Développement du réutilisable
- Production de constellations
Risques majeurs
- Concurrence de SpaceX
- Retards du programme Ariane 6
- Gouvernance européenne complexe
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Lanceur lourd (Ariane 6) | Pleine capacité opérationnelle | Premier vol réussi | 75% |
| Lanceur réutilisable | Démonstrateur testé | Tests au sol réalisés | 30% |
| Micro-lanceurs | 2 projets soutenus | Start-ups financées | 100% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
8 / 10
Diagnostic : L’écosystème spatial européen est un leader mondial. La réussite d’Ariane 6 est un jalon majeur. Le principal défi est de réussir la transition vers le réutilisable pour rester compétitif à long terme.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 9 L’aventure spatiale
Les fonds marins
Avec la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde, la France dispose d’un accès privilégié à une nouvelle frontière. Cet objectif, principalement exploratoire, vise à mieux connaître ces écosystèmes pour identifier les opportunités et les risques. Il est au cœur d’un débat public intense entre la promesse de nouvelles ressources stratégiques et l’impératif de préserver une biodiversité unique et fragile, un arbitrage qui conditionnera la création d’une nouvelle filière maritime et de ses emplois.
Carte Stratégique
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Fonds marins
L’exploration d’une nouvelle frontière
Carte Stratégique
Fonds marins
L’exploration d’une nouvelle frontière
Pourquoi c’est crucial ?
Avec la 2ème ZEE mondiale, la France a un accès privilégié à des écosystèmes et ressources méconnus. L’exploration est un enjeu de souveraineté, de connaissance et potentiellement de ressources stratégiques.
Pilotage du projet
- Organisme : Secrétariat général de la Mer
- Porteurs : Ifremer, start-ups, industriels navals.
Enjeux critiques
- Connaissance scientifique
- Développement de technologies
- Souveraineté sur la ZEE
Risques majeurs
- Impact sur la biodiversité
- Absence de champion industriel
- Sous-investissement chronique
Tableau de suivi
| Indicateur | Cible 2030 | Réalisation mi-2025 | % d’atteinte |
|---|---|---|---|
| Campagnes d’exploration | 20 missions / an | 5 missions menées | 25% |
| Cartographie de la ZEE | 50% | ≈ 25% | 50% |
| Projets de technologies sous-marines | 10 projets financés | 4 projets soutenus | 40% |
Verdict : probabilité de réussite (2030)
4 / 10
Diagnostic : L’atout scientifique est majeur, mais l’absence de stratégie industrielle claire et le débat public intense sur l’exploitation rendent le développement d’une filière économique très incertain.
Pour en savoir plus consulter la Fiche Objectif 10 Les fonds marins
Le mot de la fin : France 2030, un accélérateur puissant face au mur de la réalité
Au terme de ce bilan à mi-parcours, une conclusion s’impose : France 2030, héritière de quinze ans de Programmes d’Investissements d’Avenir, est un outil stratégique qui a réussi à orienter le capital et les talents vers les défis du siècle. Le plan a incontestablement permis de structurer des filières et d’engager des transformations qui auraient été impossibles sans une impulsion étatique forte. Cependant, l’efficacité de cet investissement massif révèle une France à plusieurs vitesses.
Là où le pays s’appuie sur un socle industriel ou scientifique historique (spatial, santé, alimentation), France 2030 agit comme un puissant accélérateur, consolidant des positions de leader. Dans les secteurs en pleine mutation où la compétition est féroce (automobile, industrie propre), le plan a permis d’engager une course-poursuite indispensable, bien que l’issue reste incertaine. Enfin, sur les paris technologiques les plus risqués où la stratégie industrielle est encore floue (SMR, fonds marins), le plan peine à créer une dynamique décisive et le risque de dispersion des efforts est élevé.
La grande leçon de France 2030 est donc claire : l’argent ne fait pas tout. L’investissement public est un catalyseur exceptionnel, mais il ne peut se substituer à une stratégie industrielle claire, à des champions solides et à un environnement réglementaire et social favorable. Le véritable défi pour les années à venir n’est plus seulement d’investir, mais d’exécuter : simplifier les normes, faire des choix stratégiques tranchés et transformer l’excellence de notre recherche en succès commerciaux tangibles. France 2030 a mis le cap ; il s’agit maintenant de prouver que le navire peut affronter la concurrence mondiale.
France 2030 : Données clés
L’efficacité des investissements d’avenir
📊 Une ambition massive
Enveloppe globale
Déjà engagés (mi-2025)
Emplois créés
Indicateurs « au vert »
🏛️ Le pipeline financier : entre promesses et réalité
Un écart important sépare l’argent « engagé » de l’argent réellement versé, révélant une forte inertie administrative.
Répartition des 54 Mds € :
- Décaissés (9.7 Mds€)
- Engagés (28.3 Mds€)
- Non Engagés (16 Mds€)
🛠️ Les 6 leviers de la stratégie
🔑 Les clés de la réussite
Foncier disponible
Faciliter l’accès à des terrains pour les usines.
Simplification
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Livret Innovation
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