FRANCE 2030 FICHE OBJECTIF 6- ALIMENTATION SAINE

mise à jour le 11 Juillet 2025

France 2030 – Fiche Objectif 6 : Alimentation Durable

France 2030 : Fiche Objectif 6

Investir dans une alimentation saine, durable et traçable

Poids dans le PIB et Emploi

Contribution au PIB

Le secteur agricole et agroalimentaire contribue à hauteur d’environ 3,5% du PIB français en 2024.

  • Ce chiffre souligne son rôle stratégique pour l’économie nationale.
  • L’objectif est de renforcer cette contribution grâce aux investissements de France 2030, visant une croissance durable du secteur.

Emploi

Le secteur emploie directement plus de 1,4 Million de personnes en France.

  • L’agriculture représente environ 750,000 ETP (équivalents temps plein).
  • L’industrie agroalimentaire emploie près de 450,000 personnes, en faisant le premier employeur industriel.
  • Il existe un fort potentiel de création d’emplois qualifiés grâce à la modernisation des pratiques et aux innovations.

Source : Données INSEE, Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (estimations 2024 basées sur les chiffres 2022-2023).

Pourquoi c’est crucial ?

L’objectif vise à transformer en profondeur le modèle agricole et agroalimentaire français pour répondre aux défis du changement climatique, des exigences sanitaires, de la perte de biodiversité, et de la dépendance aux intrants chimiques. Il s’agit de soutenir des solutions technologiques (agroéquipements, capteurs, biocontrôle) et organisationnelles (filières courtes, certification, labels) pour garantir une alimentation plus saine et plus durable.

Pilotage du projet

Le projet est piloté par le SGPI, en lien avec le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Annie Genevard) et le ministère de la Santé (Catherine Vautrin). L’ADEME et Bpifrance opèrent les appels à projets, en s’appuyant sur l’expertise de l’INRAE et des instituts techniques agricoles.

Enjeux critiques

  • Transition agroécologique : Accélérer le passage à des pratiques agricoles moins dépendantes des pesticides et des engrais de synthèse.
  • Sécurité et souveraineté alimentaire : Renforcer la capacité de la France à nourrir sa population avec des produits sains et locaux.
  • Qualité nutritionnelle : Améliorer la qualité des aliments pour répondre aux enjeux de santé publique.
  • Résilience climatique : Adapter les cultures et les systèmes de production aux impacts du changement climatique.

Risques, inerties et verrous à lever

  • Inégalités territoriales d’accès à l’innovation (zones rurales enclavées, faibles taux d’équipement).
  • Faible structuration des filières de biocontrôle et protéines alternatives.
  • Risques d’acceptabilité sociale sur les nouveaux aliments (insectes, cultures cellulaires).
  • Dépendance à l’importation de technologies critiques (capteurs, semences).
  • Tensions entre innovation et souveraineté agricole traditionnelle.

Tableau de suivi

Indicateur Cible 2030 Réalisation mi-2025 % d’atteinte
Taux d’autosuffisance 60% 56% 93%
Réduction des pesticides -30% -12% 40%
Projets de biocontrôle financés 50 projets ≈ 20 projets 40%

Événements et faits marquants – S1 2025

Avancées

  • Label France 2030 pour 67 nouveaux projets AgriTech (mars 2025) : Soutien à l’agriculture de précision, capteurs intelligents, robotique légère.
  • Extension de la stratégie protéines (avril 2025) : Renforcement du plan protéines végétales avec mise en culture de variétés françaises de légumineuses à haute valeur nutritionnelle.
  • Investissement dans Farm3 et Toopi Organics (mai 2025) : Levées de fonds de 30 M€ chacune pour la croissance de fermes verticales et d’engrais biologiques à base d’urine humaine.
  • Partenariat INRAE – Ÿnsect – Bonduelle (juin 2025) : Lancement d’une filière française d’insectes comestibles et d’aliments enrichis pour cantines scolaires pilotes.
  • Lancement de 3 nouveaux dispositifs (mars 2025) : « Résilience agroalimentaire », « Prototypes agricoles » et « Substitution aux produits phytosanitaires ».
  • 146 nouveaux projets lauréats (février 2025) : Financement à hauteur de 1,8 milliard d’euros, majoritairement pour des PME et start-ups.

Stagnations

  • Retard sur l’étiquetage environnemental alimentaire : L’affichage Éco-score peine à s’imposer, malgré les promesses de généralisation.
  • Insuffisance de mutualisation territoriale : Les innovations peinent à irriguer les territoires à faible densité ou peu structurés.
  • Dépendance aux appels à projets : La transition dépend trop d’un mécanisme compétitif, excluant parfois les acteurs les plus fragiles.

Reculs

  • Abandon du projet d’agriculture cellulaire à Toulouse : Retrait d’un investisseur-clé pour cause de tensions réglementaires européennes.
  • Contestation syndicale sur l’IA en agriculture : Des syndicats agricoles dénoncent une déshumanisation des pratiques et des risques sociaux liés à l’automatisation excessive.
  • Risque de dépendance technologique : Forte présence d’acteurs étrangers (capteurs israéliens, logiciels américains) dans les chaînes AgriTech françaises.
  • Tensions sur la rentabilité : Les transitions exigent des investissements à court terme sans retour immédiat, que le soutien public ne couvre pas toujours.

Panorama des acteurs français

ActeurRôle ou contribution principale
INRAERecherche fondamentale et coordination publique en biotechnologies
ŸnsectProduction industrielle d’insectes protéinés pour alimentation et engrais
Farm3Cultures verticales et capteurs connectés
Toopi OrganicsFertilisants issus d’urine humaine, biostimulants
SencropCapteurs météo connectés, données prédictives
FranceAgriMerStructuration filière, appels à projets, pilotage territorial

Concurrence internationale

PaysProjets équivalents / leadersAtouts spécifiques
🇳🇱 Pays-BasWageningen UR, agro-parcs intensifsCoopération public/privé exemplaire, logistique forte
🇮🇱 IsraëlNetafim, CropX, capteurs IAPrécocité technologique, irrigation de précision
🇨🇳 ChineFerme cellulaire de Shenzen, Alibaba AgriÉchelle de déploiement massive, soutien étatique
🇺🇸 USAIndigo Ag, Plenty, AppHarvestCapital-risque abondant, IA et robotique avancées
🇩🇰 DanemarkOrganic Denmark, filières bioModèle très avancé sur l’agriculture biologique et les filières de valeur

Focus détaillé

  • La stratégie du trio d’appels à projets : Le lancement simultané de dispositifs pour les prototypes, le dé-risquage et l’industrialisation est une approche systémique visant à lever tous les verrous de la chaîne de valeur en même temps.
  • Le paradoxe de l’avancement : Le taux d’avancement de 93% est tiré par l’indicateur d’autosuffisance, proche de sa cible. Cependant, les progrès sur d’autres volets (pesticides, GES) sont beaucoup plus lents, ce qui explique une probabilité de réussite globale de 8/10 et non 10/10.
  • Le biocontrôle comme levier : L’accélération de la mise sur le marché de solutions de biocontrôle est identifiée comme un levier clé pour atteindre les objectifs de réduction des pesticides.

Verdict : probabilité de réussite (2030)

8 / 10

Diagnostic : La dynamique est excellente grâce à une approche stratégique bien pensée. La réussite totale dépendra de la capacité à accélérer sur les volets environnementaux (pesticides, climat) et à garantir la rentabilité des transitions pour les agriculteurs.

Tendance

Stable

Leviers d’accélération / Recommandations

  • Créer un fonds territorialisé pour l’AgriTech en zones rurales sous-dotées.
  • Accélérer la normalisation et l’étiquetage environnemental harmonisé.
  • Encourager les coopératives et interprofessions à investir dans les innovations.
  • Soutenir l’open source et la souveraineté des données agricoles.
  • Créer un label « France Durable » intégrant nutrition, traçabilité et impact environnemental.

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